Un professeur de l’Université de Moncton cherche des immigrants français pour singulariser leurs parcours.
Trois ans après avoir récolté les témoignages de plusieurs francophones établis aux TNO dans le cadre d’une étude sur la vitalité des communautés francophones des trois territoires, Christophe Traisnel retourne sur le terrain septentrional pour sonder les possibilités d’entreprendre une autre recherche. C’est maintenant l’immigration qui inspire le professeur de l’Université de Moncton. « Je m’intéresse à l’immigration des Français dans les trois territoires. Habituellement, quand les Français vont immigrer au Canada, on va les retrouver au Québec, mais il en a qui vont choisir une autre province ou un territoire. J’en suis un bon exemple alors que je me suis installé au Nouveau-Brunswick », témoigne M. Traisnel. Cette immigration francophone a, selon lui, tendance à être généralisée, et c’est justement pourquoi il semble important pour le professeur de comprendre les motivations, les enjeux et les défis de ces immigrants. « Je veux particulariser le parcours des immigrants. Singulariser leur expérience », propose-t-il, annonçant qu’il est ici pour évaluer les possibilités de produire un projet de recherche.
Pour Émos Dumas, le coordonnateur du centre d’accueil francophone immigration TNO, cette étude peut fournir des informations de qualité pour améliorer les services offerts aux individus qui immigrent dans la capitale ténoise. Retournant un peu le principe de singularisation, le coordonnateur estime que de grandes lignes peuvent être tirées d’une telle étude. « [Une telle étude] peut nous informer sur un immigrant type, sur quels sont ses besoins ou autres choses. On pourra mieux cibler nos services aux immigrants français, améliorer aussi notre travail de promotion », de dire Émos Dumas.
M. Traisnel avance qu’il aimerait connaître le parcours des individus qu’il rencontre, savoir pourquoi l’immigrant a tout d’abord voulu partir et ce qu’il cherche en partant de France, de Belgique ou de Suisse. Le professeur indique que sa recherche s’intéressera sûrement aux autres pays francophones de l’Europe de l’Ouest afin d’augmenter son échantillonnage. « Les immigrants peuvent être bercés par l’imaginaire canadien, le Grand Nord, etc. », explique-t-il, ajoutant qu’il aimerait connaître leurs désillusions et leurs façons de se réinventer au travers de la dimension canadienne. Le professeur élabore qu’il y a trois effets à l’intégration d’un immigrant : l’influence du système canadien qu’il nomme celui du fonctionnaire; l’intérêt du groupe communautaire où s’établit l’immigrant et l’intégration de l’immigrant.