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le Jeudi 9 juin 2011 11:39 Éditorial

Éditorial Pas beaucoup de surprises

Éditorial Pas beaucoup de surprises
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Comme tous les médias l’ont constaté, le budget du 6 juin est une copie conforme à celui présenté juste avant l’élection du printemps, à quelques modifications près.

Il y a quelques éléments intéressants dans ce budget, notamment le supplément de revenus accordés aux aînés à faible revenu, la prolongation du programme de rénovation domiciliaire et le programme qui permettra d’effacer une partie des dettes étudiantes des médecins et des infirmières qui travailleront dans les régions rurales.

L’objectif du ministre des Finances Jim Flaherty est de pouvoir offrir un budget équilibré dès 2014-2015. L’un des outils majeurs de ce renversement des finances publiques consistera à couper des postes et à éliminer des programmes. Le ministre planifie des coupures de l’ordre d’un milliard en 2012-2013, de deux milliards l’année suivante puis de quatre milliards pour les deux dernières années. Cet aspect des coupures est très peu connu, le budget ne contenant aucun détail sur les postes et les programmes qui seront coupés.

L’autre outil de M. Flaherty concerne ses prévisions de croissance économique, notamment une croissance de 2,9 % en 2011. Malheureusement, plusieurs analystes économiques jugent irréaliste ce taux de croissance, notamment en raison de la lenteur de la reprise économique chez notre principal partenaire commercial (les États-Unis) et aussi en raison des problèmes financiers de plusieurs administrations publiques en Europe.

Malheureusement pour les Canadiens, le ministre Flaherty n’a pas pris en compte le déficit structurel du Canada, c’est-à-dire une cause de déficit qui n’est pas liée à la conjoncture économique. On parle ici de la quinzaine de milliards de dollars sur lesquels les finances canadiennes ne peuvent plus compter depuis la diminution du taux de la TPS à 5 %. Cet exercice a certainement plu à l’électorat, mais cela entravera aussi la capacité du gouvernement fédéral de ramener à zéro le déficit public sans démanteler radicalement l’appareil d’État.

Finalement, la décision du gouvernement de persévérer dans sa diminution du taux d’imposition des entreprises aura des effets positifs et négatifs. Cette décision amènera probablement sa part de croissance de l’économie, les entreprises pouvant injecter une partie de ces profits dans leur expansion. Mais cela ne vaudra que dans la mesure où cet argent ne sera pas simplement mis dans la poche des mieux nantis du pays et réinvesti ailleurs dans le monde. Ici, il serait intéressant de noter l’impact sur l’économie d’une coupure d’impôt par rapport à des coupures de postes dans la fonction publique.