L’opération Nanook 11 se poursuit dans le Grand Nord canadien.
Depuis 2007, les forces armées canadiennes conduisent l’opération Nanook dans l’Arctique canadien en collaboration avec plusieurs ministères fédéraux et partenaires internationaux. Dirigé par le Commandement Canada et la Force opérationnelle interarmées (Nord) basée à Yellowknife, Nanook 11 a pour but de défendre la souveraineté canadienne dans le Nord en plus de démontrer la capacité du Canada à intervenir en situation d’urgence dans l’Arctique. Avec plus de 1 100 membres des Forces canadiennes et 180 membres de la Garde côtière, l’opération Nanook 11 est la plus grande opération militaire de son histoire.
Dans les bureaux de la Force opérationnelle interarmées (Nord) à Yellowknife, le lieutenant-colonel Keith MacNeil se dit satisfait des progrès de l’opération qui a débuté le 5 août dernier. L’opération Nanook 11, qui se déroulera jusqu’au 26 août, est le fruit d’une année complète de planification intensive, explique-t-il. « Planifier une opération de cette envergure est un processus qui prend toute l’année. Nous sommes déjà en train de planifier l’opération pour l’an prochain. » Il précise que la planification comprend de nombreuses réunions autant à Yellowknife qu’à Ottawa.
L’opération Nanook 11 comprend un exercice de patrouille de souveraineté et de présence des Forces canadiennes sur l’île Cornwallis et dans la mer du détroit de Davis, dans la baie de Baffin ainsi que dans le détroit de Lancaster. « Je pense que c’est très important d’être présent dans le Nord et de démontrer la souveraineté canadienne dans le Nord », indique le lieutenant-colonel Keith MacNeil. « Toutefois, l’armée tient à tisser des liens avec les communautés nordiques de façon à respecter leur réalité. Nous n’allons jamais nous établir dans une communauté sans d’abord parler avec la municipalité et les dirigeants locaux. »
L’opération comprendra aussi, comme chaque année, des simulations de situations d’urgence qui auront lieu lors des cinq derniers jours de l’opération afin de mettre en place une stratégie pour une collaboration efficace entre les différents partenaires. « Le but est de pratiquer notre réponse à des désastres dans le Nord. Nanook permet aux différentes institutions de travailler ensemble afin que nous soyons en mesure d’agir efficacement dans l’éventualité d’une situation qui nécessite une collaboration », souligne le lieutenant-colonel MacNeil. Cette année, une simulation de catastrophe aérienne ainsi qu’une simulation d’urgence maritime réuniront des intervenants des Forces canadiennes, de la Garde côtière et du ministère de Transport Canada. « Comme vous le savez, l’armée a un langage et des techniques propres à elle. Même chose pour la Garde côtière et pour nos autres partenaires. Il est donc important d’établir une structure qui nous permettra de communiquer en cas d’urgence. Aussi, il faut déterminer qui fait quoi afin de mieux concentrer nos efforts », ajoute-t-il.
L’opération Nanook 11 servira aussi au transfert de connaissance en lien avec les conditions différentes du Grand Nord. Lieutenant-Colonel MacNeil met l’accent sur la participation des Rangers canadiens à l’opération. Les Rangers canadiens font partie de la Réserve des Forces canadiennes et fournissent des patrouilles et des détachements pour des missions dans les régions isolées et peu peuplées du Nord. Majoritairement autochtones, les Rangers rapportent des évènements inhabituels et collectent des données pour les Forces canadiennes. « Les Rangers canadiens nous aident beaucoup lors des opérations Nanook. Les conditions dans les communautés du cercle arctique sont extrêmes et les Rangers savent comment s’y adapter. Ils sont donc d’une importance capitale afin de faire comprendre aux autres militaires la réalité nordique », insiste le Lieutenant-Colonel MacNeil.
Pour la deuxième année consécutive, l’opération Nanook inclut des partenaires internationaux en provenance des États-Unis et du Danemark. Ces partenariats pourraient permettre une collaboration entre les trois pays dans l’éventualité d’une catastrophe dans l’Arctique, autant en territoire canadien qu’en Alaska ou au Groenland. « C’est important de démontrer que le Canada a la capacité d’intervenir en collaboration avec les autres pays », explique le Lieutenant-Colonel MacNeil.