La création du registre d’armes à feu en 1995, suite aux événements de Polytechnique, avait provoqué plusieurs débats au Canada, à l’époque. Le projet de loi sur son abolition et la destruction des données fait tout autant jaser ses derniers temps. Dennis Bevington est de ceux qui sont en faveur de l’abolition du registre fédéral.
Le débat en est un des plus sentimentaux. Des coalitions ont fleuri d’un camp comme dans l’autre, pour ou contre le projet de loi C-19. Dennis Bevington, député fédéral dans Western Arctic, n’a jamais caché son opinion face à la question. Il est pour l’abolition du registre d’armes à feu canadien. Il souhaiterait que chaque province et territoire puisse choisir d’en tenir un ou pas. « C’est la base de mon propos : l’indépendance des provinces sur cette question. Cela donnerait plus de flexibilité comme pour l’enregistrement des voitures et des animaux », soutient-il.
La fin d’un registre d’armes à feu au Canada n’est pas la seule chose qui fait réagir les opposants, mais surtout la destruction des données de ce répertoire. « Je pense que l’action des conservateurs est mal menée, parce qu’ils vont détruire toutes les données. Pour moi, c’est puéril, émotionnel et ce n’est pas ce qui devrait être », souligne M. Bevington.
Nathan Cullen, député dans Skeena-Bulkley Valley (Colombie-Britannique), va plus loin encore. : « La destruction des fichiers va à l’encontre de la loi. Le gouvernement divise pour mieux régner, le Canada rural versus le Canada urbain.
Un des enjeux importants qui a été traitée en à la Chambre des communes, lors de la relecture du projet de loi, est la soumission du registre au Code criminel. Certains députés soutiennent que le registre comme il fonctionne jusqu’à maintenant veut faire passer les chasseurs pour des criminels. « Par exemple, si quelqu’un oublie de bien ranger son arme, il peut avoir des poursuites criminelles. Le fait que l’enregistrement des fusils d’épaule soit sous la protection du Code criminel est une des raisons pourquoi les gens sont contre. C’est trop sévère », avoue le député Bevington. Selon lui, le registre devrait fonctionner comme celui pour les véhicules : « Si tu oublies d’enregistrer ta voiture, tu n’es pas considéré comme un criminel, tu vas seulement recevoir une amende ».
Pour Bob Rae, chef intérimaire du parti libéral, le Canada doit soutenir un répertoire de fusils de chasse et d’épaule : « Pourquoi on enregistre les voitures, les chiens et bientôt les canots et pas les armes qui sont très dangereuses ».
Le débat se poursuit en chambre sur la deuxième lecture du projet de loi C-19 et Dennis Bevington est confiant de son acceptation. « Le registre va être sous peu aboli et les provinces auront à faire un choix ».