Depuis le mois d’octobre 2011, le musée et centre culturel de Fort Smith a dans ses rangs une nouvelle recrue, Mathieu Doucet, à la direction générale.
Devenir, à 27 ans, directeur d’un musée, Mathieu Doucet n’aurait jamais pu se l’imaginer. Ce passionné d’histoire n’en est toutefois pas à ses premiers pas dans le monde de la muséologie. « Personnellement, 80 % de mes expériences de travail étaient dans des musées. J’ai commencé en 12e année par un programme d’intégration au travail. Durant mon baccalauréat, j’ai continué à travailler au musée. Par la suite, je me suis rendu dans de plus grands établissements, dont le Musée canadien de la guerre à Ottawa », précise le nouvel administrateur.
La gestion de lieux de conservation a toujours été un objectif ultime de carrière, selon lui. Il en a maintenant les moyens avec son poste au Northern Life Museum, à Fort Smith. Deux mandats importants sont reliés à son emploi, d’abord celui de directeur, donc de gestionnaire, et celui de conservateur de l’établissement. « Je dois assurer le lien de communication entre le conseil d’administration et les employés. Le fonctionnement du musée, les objectifs fixés par le conseil, la création de politiques de gestion font également partie de mes tâches », ajoute M. Doucet.
Bien entendu, gérer un musée national et gérer un musée régional ne relève pas du tout du même ordre. Néanmoins, l’établissement de Fort Smith comporte tout autant son lot de défis. « On parle beaucoup plus de microgestion. On fait un peu de tout. J’ai plus de tâches et de responsabilités qui fait que c’est moins cyclique et beaucoup plus intéressant », mentionne le directeur. « Malgré que le musée de Fort Smith soit plus petit que la majorité des établissements dans lesquels j’ai travaillé, notre programmation est extrêmement impressionnante. »
Une meilleure interaction
Pour l’année 2012, en plus d’une nouvelle direction, le Northern Life Museum veut miser sur une programmation davantage éducative. Les administrateurs souhaitent également renforcer le lien entre le public et le musée, que la population n’y vienne pas que pour une activité, occasionnellement. « On veut offrir des milieux plus interactifs. Les gens participent à nos événements et à nos ateliers, mais ne s’intéressent pas nécessairement à ce qui a trait à l’historique comme tel. On veut amener une partie plus vivante, plus intégrante sur l’exposition permanente et l’histoire de la ville », souligne Mathieu Doucet.
Y aurait-il une place pour la francophonie dans tout cela? (Puisque le directeur est francophone, originaire du Nouveau-Brunswick.) « Le français a toujours sa place, mais à savoir si c’est une priorité, je ne crois pas. On doit davantage regarder le passé autochtone de la ville. Il y a quelques Métis dans l’histoire de Fort Smith, mais ce n’est pas quelque chose de dominant. »
Enfin, le jeune Néo-Brunswickois a dû faire sa place au sein d’une équipe déjà en place et aux pratiques parfois divergentes des siennes. « Quand on arrive avec notre pensée d’universitaire où tout doit être parfait, ce n’est pas toujours facile. Instaurer certaines valeurs dans un milieu où les façons de faire les choses sont établies depuis longtemps, c’est quelquefois difficile. Il faut mettre un peu d’eau dans son vin des fois », conclut le gestionnaire.