Le tournoi de hockey organisé par la communauté des maisons bateaux de Yellowknife a rempli le filet de ses objectifs : bonne humeur, esprit sportif et activité extérieure.
Les résidents des maisons bateaux de Yellowknife peuvent se targuer de profiter de leur patinoire extérieure sur une période de cinq mois. Craig Scott, qui se charge de l’entretenir, avance que « la première partie se joue normalement vers le 15 novembre, et on termine au début ou au milieu du mois d’avril […], alors c’est probablement la plus longue saison sur une patinoire extérieure que l’on peut avoir en Amérique du Nord. »
Il n’en faut pas plus pour décrire la fierté qui habite les houseboaters de venir se disputer la coupe de ce tournoi de hockey joué sur l’épaisse glace du Grand lac des Esclaves. Ne portant pas attention au -20 degrés Celsius, les équipes se regroupent et se découvrent alors que leur composition a été tirée au sort à la suite de l’inscription des joueurs par l’entremise d’Internet. Les immanquables retardataires sont ajoutés et en ce 21 janvier, tout semble s’ajuster : six équipes de six. Les règles sont simples : pas de lancer frappé, de contact ou de manque d’esprit sportif. La compétition pour ces 36 hockeyeuses et hockeyeurs de niveaux bien différents pourrait se résumer au plaisir du jeu, mais il faut une équipe pour soulever cette coupe confectionnée et remise en jeu depuis 2003. Craig Scott l’exprime ainsi : « Ici c’est désorganisé, c’est facile, il y a tous les niveaux, du débutant au très bon, et tout le monde est capable de jouer ensemble, c’est pas mal unique. »
On joue à quatre sur la glace, un gardien et un remplaçant. Les équipes changent de côté après une période, la partie en compte deux de 10 minutes. En tout, le tournoi durera de 11 h à 18 h, et toutes les équipes auront joué quatre joutes chacune. Lorsqu’une équipe gagne, elle fournit un arbitre pour la prochaine partie et les joueurs changent leur bâton pour une pelle et raclent la glace rapidement. La neige est déversée de l’autre bord des rambardes de contreplaqué et les plus grosses craques dans la glace sont remplies avec l’eau du lac puisée au bord de la patinoire. Si le tournoi a commencé à la lueur du jour, c’est juste avant le match pour la troisième place que les lumières extérieures s’allument. Un projecteur central, des lumières de Noël qui traversent la patinoire, et deux projecteurs derrière les buts fonctionnent grâce à un générateur. Le vestiaire se situe dans la maison bateau de la famille Scott et la chaleur du poêle à bois, les boissons chaudes et la nourriture sont là pour tout le monde.
Durant la finale ce que l’on entend à l’extérieur, ce sont les encouragements, le crépitement du feu de camp et les bruits du jeu. La dernière période s’achève sur un score de 4 à 3 et quelques hurlements de joie, alors que pour chacun des membres de l’équipe gagnante c’est la première fois qu’ils remportent cette coupe. Cette dernière est vite remplie d’une bière artisanale qui va désaltérer les joueurs. Un dernier nettoyage de la glace, les gens partent manger des hamburgers de poisson sur une autre maison bateau, le filet reste vide, les lumières allumées.