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le Jeudi 29 mars 2012 18:00 Politique

Convention collective du gouvernement Une grève demeure possible

Convention collective du gouvernement Une grève demeure possible
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Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et ses employés étaient de retour à la table des négociations à la fin février pour trouver un terrain d’entente au sujet de la convention collective.

Les négociations entourant la nouvelle convention collective des employés du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest vont bon train, mais il reste encore certains désaccords.
Les deux parties sont toujours partagées sur la question des vacances payées aux employés en ce qui concerne certains points.
Il y a aussi la question de l’augmentation des salaires qui est désormais au cœur des négociations.
« Le 1er mars 2012, nous sommes tombés dans l’impasse dans nos négociations avec l’employeur, fait savoir le Syndicat des travailleurs du Nord. Les deux parties iront en médiation. »
Mais avant de se rendre en médiation, le Syndicat tiendra un vote de grève en avril dans les principales collectivités des Territoires du Nord-Ouest.

Salaires

Aux dernières nouvelles, le président du Syndicat, Todd Parson, avait annoncé que le gouvernement n’aurait pas le choix de parler argent puisque les employeurs ont soumis une offre d’augmentation annuelle des salaires de 3,25 %.
Jugeant l’augmentation beaucoup trop importante, le gouvernement a fait une contre-offre en proposant que l’augmentation soit de 0,75 % en 2012, puis passe à 1,25 % en 2013, 1,75 % en 2014 et finalement atteigne 2,25 % en 2015.
Cela s’inscrirait donc dans une nouvelle convention collective de quatre ans, mais le Syndicat n’était pas satisfait. Plutôt, les travailleurs proposent une convention collective de deux ans, où les salaires augmenteraient de 2,75 % en 2012 pour ensuite atteindre 3 % en 2013.
Toutefois, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a décidé de maintenir sa position sur la question des salaires et aucune des deux parties n’a voulu faire d’autre compromis.

Vacances payées

Dans sa proposition initiale du 19 décembre 2011, le Syndicat des travailleurs du Nord s’était penché sur les congés et les vacances.
Les deux parties se sont entendues pour déterminer, selon l’article 16, que le nombre d’heures de vacances payées cumulées équivaille au nombre désigné de vacances payées multiplié soit par 7,5 heures, pour un employé de 1950 heures par année, ou par 8 heures, pour un employé de 2080 heures par année.
Là où les discussions se gâtent, c’est que le gouvernement désire que les heures accumulées pour des vacances soient prises ou soient remboursées à la fin de l’exercice financier.
Mais les travailleurs ne sont pas d’accord et souhaiteraient que les heures soient plutôt transférées à l’année financière suivante, permettant ainsi de ne pas perdre les heures accumulées.
C’est la même situation si un employé devait travailler une journée où il aurait normalement dû être en vacances. Le Syndicat souhaiterait que les heures soient accumulées pour l’année suivante, alors que le gouvernement maintient que les heures doivent être payées et ne pourront être prises comme vacances.
Par ailleurs, le Syndicat des travailleurs somme le gouvernement d’ajouter à ses négociations qu’un employé doit avoir au minimum huit heures de repos entre chaque quart de travail, surtout dans le cas où l’employé doit être rappelé au bureau après son quart.
Cela est principalement sans incidence pour des employés de bureau, mais prend toute son importance pour les médecins et infirmières dans les hôpitaux qui sont parfois appelés d’urgence.

Protection des dénonciateurs

Les employés gouvernementaux tentent aussi d’ajouter une clause importante à ces négociations concernant la protection des dénonciateurs.
Dans leur proposition à l’employeur, le Syndicat indique qu’aucun employé ne devrait être pénalisé, ce qui inclut une rétrogradation, un renvoi ou une perte de salaire, après avoir dénoncé un acte allant à l’encontre de toute législation aux Territoires du Nord-Ouest.
C’est une situation qui s’est produite récemment, à la suite des élections territoriales, alors que Bill Turner avait dévoilé des informations confidentielles aux médias au sujet d’une série de courriels entre le député de Range Lake Daryl Dolynny et l’avocat Douglas McNiven.
Selon les accusations de Bill Turner, le député francophone aurait fait une demande pour que le gouvernement laisse tomber les accusations judiciaires contre lui.
Bill Turner a ainsi été démis de ses fonctions de gardien de sécurité à l’Assemblée législative pour avoir agi comme dénonciateur.
« Cela fait vingt ans que l’on parle d’une loi sur les dénonciateurs au gouvernement sans aucun progrès, dénonce Todd Parson. Il importe de protéger nos membres. Combien de temps devrons-nous encore attendre? »
Avec ces points principaux de litiges, les discussions en sont retombées au point mort, avec la date butoir d’une entente approchant à très grand pas.
Si le 31 mars 2012 les deux parties n’en sont pas venues à un compromis, les 3 800 employés gouvernementaux qui font partie du Syndicat des travailleurs du Nord pourraient n’avoir d’autres choix que de déclencher une grève.
Des consultations publiques auront lieu à partir du 3 avril à Yellowknife et du 15 avril à Hay River pour permettre aux employés de dire si oui ou non ils sont en faveur d’une grève.