Le budget fédéral 2012 a été moins désastreux que prévu. J’étais de ceux qui pensaient que le gouvernement conservateur profiterait de sa nouvelle majorité pour appuyer davantage les géants industriels du Canada au détriment de monsieur et madame Tout-le-Monde. Ça n’a pas été tout à fait le cas. On pourrait dire que ce budget a été conçu avec modération.
Il y a cependant plusieurs concessions faites à la classe dirigeante industrielle. Cette dernière y trouvera son compte, notamment toutes les entreprises pétrolières basées à Calgary.
En effet, l’intention nette d’amincir le processus d’évaluation environnementale pour les projets industriels majeurs n’a pas pour objectif de protéger notre environnement pour les générations futures, mais bien d’accélérer le développement industriel coûte que coûte. Au cours des prochaines années, on verra nombre de projets polluants recevoir un sceau rapide d’approbation des ministères fédéraux chargés de nous protéger.
Comme promis, la TPS est demeurée au même niveau. La plupart des économistes ont critiqué la diminution de 2 % décrétée précédemment, car elle engendrait un déficit structurel pour le Canada. Si un ménage moyen canadien y trouve son compte avec des économies variant de 500 $ à 1000 $ par année pour leurs dépenses courantes, les dirigeants millionnaires des grosses compagnies pourront eux économiser plusieurs milliers de dollars lorsque viendra le temps de changer les voitures de la famille.
Ces mêmes millionnaires, qui prendront leur retraite à 55 ans en raison de toutes les échappatoires fiscales ne seront pas touchés par la hausse de l’âge de la retraite. Ce sont les plus défavorisés et les familles moyennes qui vont écoper de cette décision. Après tout, le gouvernement doit trouver une solution pour compenser la perte de 5000 $ en TPS lors du futur achat d’une Lamborghini par les familles millionnaires du monde industriel.
Pour les autres familles, il leur sera peut-être possible de collecter les cennes noires avant qu’elles disparaissent. Disons que les retombées du budget varient beaucoup selon que l’on soit riche ou pauvre.
Éditorial Moins dur que prévu
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