Les élèves du programme d’immersion française de l’école secondaire St-Patrick à Yellowknife ont tous été reconnus internationalement aptes à se débrouiller en français.
La commission scolaire catholique de Yellowknife a fait un pas en avant important en ce qui a trait à l’éducation en français.
Tous ses élèves d’immersion à l’école secondaire St-Patrick ont réussi avec brio le test d’aptitudes international de français, le DELF.
Ce diplôme d’études en langue française est délivré par le ministère de l’Éducation en France, qui reconnaît les compétences de personnes en dehors de la France à s’exprimer en français.
Qu’ils soient en immersion ou en français de base, il n’y a pas un seul élève de l’école St-Patrick qui a échoué à ce test, la plupart ayant même réussi habilement. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des élèves inscrits ont fait l’examen.
Et cela sera certainement très gratifiant dans le futur.
« C’est la première année ici à YCS que nous offrons la possibilité de faire le DELF », affirme la coordonnatrice des programmes de français, Josée Clermont. « Il y a beaucoup d’avantages à avoir passé le DELF, puisque vous recevez une reconnaissance internationale de vos compétences en langue française, vous rehaussez votre curriculum vitae avec un diplôme certifié à vie, cela facilite votre entrée à l’université et vous aide à trouver un emploi. »
Ces efforts ne sont pas les moindres et cette réussite ne peut qu’être bénéfique pour l’éducation en français dans le Nord.
« Grâce à votre dévouement et vos efforts, vous avez fait de la commission scolaire catholique de Yellowknife une meneuse dans l’éducation en français dans le nord du Canada », ajoute Josée Clermont. « Ce que nous célébrons aujourd’hui, ce n’est pas votre diplôme, c’est votre travail. Avec vos enseignants, vous avez travaillé très fort pour réussir le DELF. »
Saisir les occasions
Une partie de cette réussite peut être attribuée au voyage en France que les élèves ont fait l’année dernière, où ils avaient passé douze jours pour y pratiquer la langue.
« L’année passée, nous étions allés en France justement pour pouvoir utiliser le français en dehors des classes, parce qu’à Yellowknife c’est un peu difficile de pratiquer », explique le professeur d’immersion française, Étienne Brière. « Au début, en France, ils étaient gênés. C’est plus difficile de parler avec quelqu’un que tu ne connais pas. Avec le temps, c’est devenu plus facile. Nous avons passé 12 jours là-bas, et à la fin, ils étaient beaucoup plus à l’aise. »
L’enseignant était particulièrement fier puisqu’il suit ce groupe depuis quatre ans, ayant commencé à enseigner aux élèves de douzième année alors qu’ils étaient en neuvième année.
« Normalement, quand les élèves terminaient leurs études secondaires, ils n’avaient seulement que le diplôme bilingue de l’école qui est bon, mais qui n’est pas vraiment officiel à l’échelle internationale », estime l’enseignant francophone. « Maintenant avec le DELF, ils sont reconnus dans plusieurs pays, ce qui est très bien. »
C’est un avis qui est partagé par une de collègues qui enseigne le français de base à St-Patrick.
« Je crois que c’est remarquable que vous ayez choisi de poursuivre vos études en français », a fait valoir Michèle Thoms aux élèves. « Et pour ceux qui étudient le français de base, ce n’est peut-être pas aussi intensif, mais vous démontrez tout de même de l’intérêt dans l’une des deux principales langues du pays. Cela vous apportera beaucoup de bonnes choses dans le futur. »
Cela ne veut pas nécessairement dire que tous les jeunes adultes qui obtiendront leur diplôme cette année poursuivront automatiquement leurs cours en français, mais au moins, le désir de continuer à parler la langue est certainement là.
« C’est une belle expérience et c’est un bon certificat à avoir », croit Daniel Henderson. « Si l’on va en France ou dans un autre pays francophone, nous pouvons parler en français. Et je compte continuer un peu à suivre des cours en français à l’université. Je ne sais pas s’ils vont être aussi intensifs que le français à St-Patrick, mais je pense que je vais suivre au moins un cours en français. J’aimerais être dentiste plus tard. »
Sans aucun doute, ces jeunes gens ont la possibilité de continuer à s’exprimer en français, que ce soit à l’université ou même dans leur vie quotidienne.
Et contrairement à ce qu’affirmait le professeur Étienne Brière, les occasions de le faire à Yellowknife existent. Il suffit de saisir les chances qui se présentent.
Entre temps, les élèves recevront directement du ministère de l’Éducation en France le véritable diplôme du DELF d’ici deux semaines.