Le coût de la vie et la dévolution, voilà deux thèmes centraux qui n’étonnent personne quand les premiers ministres des territoires du Nord se rencontrent. Si le dossier de la dévolution est moins criant d’actualité pour le Yukon, qui possède déjà des pouvoirs en matière de ressources naturelles, il en est autrement pour les TNO et le Nunavut.
Malgré le ralentissement économique mondial, il y a toujours une grande demande pour les ressources naturelles dont regorgent les trois territoires. En fait, les prix de ces matières premières peuvent être à la merci des hauts et des bas du marché, mais les impacts de la récession ne sont jamais aussi radicaux que pour les produits manufacturés alors que des segments entiers de l’industrie sont aptes à disparaître en quelques mois seulement. Pour les ressources, c’est souvent l’épuisement du gisement qui dictera la survie d’une mine, mais pas de l’industrie dans son ensemble.
On ne manufacture pas beaucoup de produits aux TNO. Cela signifie que l’extraction de ressources est le secteur économique central pour notre développement. Malheureusement, la gestion des ressources échappe encore à deux des trois territoires canadiens et il est grand temps que cette situation change.
Attention, il faut cependant s’assurer que ce processus de dévolution reçoit l’accord des Premières Nations et que celles-ci seront parmi les récipiendaires de cette délégation de pouvoir.
En ce qui concerne le coût de la vie, il y a vraiment très peu qui peut être fait par un gouvernement, à l’exception d’une amélioration des infrastructures routières là où il n’y en a pas. Encore trop de villages sont sans lien avec le reste du réseau routier canadien. Si certains villages ne seront jamais reliés au reste du monde par la route (je pense aux collectivités construites sur des îles de l’Arctique), il y en a encore plusieurs qui peuvent être potentiellement reliés par une route.
Il y a une stratégie qui peut cependant être adoptée et qui permettra de répondre à deux préoccupations. Les compagnies minières et pétrolières ont un rôle à jouer. Par leurs activités, elles créent de l’emploi et génèrent de la richesse collective. Mais elles ont aussi un besoin d’infrastructure routière. Les gouvernements doivent faire en sorte que les chemins vers les ressources soient aussi des chemins vers les petites collectivités de façon à partager les coûts de tels projets d’infrastructures.
De cette façon, on atteint les ressources et on permet aux collectivités de recevoir des biens par la route.