Alors que le pont Deh Cho est presqu’achevé, mes sentiments sont plutôt ambivalents sur le sujet.
D’une part, je sais que les chauffeurs de poids lourds qui traversent régulièrement le fleuve Mackenzie sont très heureux de l’ouverture prochaine de ce pont. Lorsque le trafic routier est important, l’attente peut être très longue au traversier de Providence. Pour eux, ce pont signifie plusieurs heures de moins à chaque semaine à attendre dans leur camion.
Pour le simple citoyen, le pont signifie la fin de cette angoisse de pouvoir atteindre le traversier avant son dernier départ vers minuit. Il y aura moins de risque d’accident alors qu’on a parfois tendance à avoir la pédale lourde à l’approche du traversier.
D’autre part, le pont enlèvera ce côté pittoresque que représente la traversée du fleuve en batteur. Un pont, c’est un pont et c’est un peu platte après des années à utiliser le traversier. Heureusement, il en restera encore plusieurs en opération dans le Nord.
Il y a aussi la facture plutôt salée qui attend les contribuables. On sait tous que plusieurs villages sont aux prises avec une pénurie de logements sociaux. Quand on regarde le coût final de la construction du pont, on réalise que plus de 500 unités d’habitation auraient pu être construites avec un tel budget. C’est insuffisant pour répondre à l’ensemble des besoins en logement, mais cela aurait certes aidé de nombreuses familles pauvres des TNO soit près de 2000 enfants qui vivent actuellement dans des conditions difficiles.
Mais on a un beau pont!
Éditorial Aigre-doux
Éditorial Aigre-doux
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