Le sommeil occupe le tiers de notre vie : à 60 ans, nous avons dormi 20 ans! Il existe un mythe populaire à propos du sommeil qui serait celui-ci : « lorsque l’on dort, le corps et l’esprit sont au repos afin de récupérer ». Or, ceci est partiellement vrai. En fait, le corps et l’esprit ne sont pas tout à fait au repos, mais plutôt au travail. Indispensable à la récupération de nos forces physiques et psychiques, il est essentiel à la production des hormones de croissance, à cataloguer nos souvenirs, à calibrer nos habiletés motrices, bref à une bonne qualité de vie. Pourtant, à notre époque, on ne lui donne pas la place qu’il mérite. Le sommeil mérite d’être mieux connu pour nous permettre d’en obtenir la quantité et la qualité nécessaire à une bonne qualité de vie.
Les faits saillants du sommeil
– Chaque individu a son besoin d’un temps de sommeil qui lui est propre. La durée moyenne de sommeil est de 8 heures, mais il y a de grands dormeurs et de petits dormeurs qui ont chacun des besoins différents surtout en fonction de leur hérédité.
– La moitié des adultes interviewés dans une étude du Better Sleep Council manquent de sommeil et le 2/3 affirment qu’une carence de sommeil est malsaine.
– Il y a deux périodes de la journée où l’organisme a une tendance naturelle à l’endormissement : la période nocturne, de minuit à sept heures du matin et le milieu d’après-midi, entre quatorze et seize heures en général.
– La privation de sommeil, même au cours d’une seule nuit, entraîne une dette de sommeil qui s’accroît jusqu’à ce qu’un sommeil suffisant soit obtenu. Aucun autre moyen que le sommeil ne peut annuler cette dette de sommeil.
Les risques de manque de sommeil
Parmi plus de 80 maladies affectant le cours du sommeil, l’insomnie qui touche régulièrement près de 15 % de la population est évidemment la plus fréquente. D’autres maladies apparaissant au cours du sommeil peuvent à l’inverse être la cause d’une somnolence excessive dans la journée avec des conséquences graves, telles que l’endormissement au volant ou au travail, ou plus de manière plus insidieuse : une baisse de performance à l’école ou au travail, troubles psychologiques, relationnels, familiaux ou sociaux.
L’insomnie
L’insomnie est un problème majeur de santé publique puisque l’on considère que près de 35 % de la population souffrent souvent ou très souvent de troubles du sommeil et que 19 % consultent leur médecin pour ce motif. L’insomnie affecte la vie personnelle : les insomniaques se sentent plus fatigués et plus irritables, leur vie familiale et sociale est perturbée à tout âge.
Chez les très jeunes enfants, on observera surtout des troubles mineurs ou transitoires liés au mode de vie (contraintes horaires des parents, environnements et habitudes culturelles, comme le partage du lit des parents), aux conditions de l’endormissement (lumière, présence, musique, présence d’un parent…), à un excès de liquide ingéré avant le coucher, aux coliques du nourrisson, ou à l’absence de limites (lorsque vers 2 ou 3 ans l’enfant affirme son autorité), mais parfois de réelles insomnies. Entre 5 et 12 ans, la continuité du sommeil va s’améliorer, mais celui-ci sera troublé par des parasomnies telles que les terreurs nocturnes, les cauchemars, le somnambulisme, l’énurésie, etc.
L’adolescent méconnaît son sommeil et le néglige souvent. Il a en effet des horaires irréguliers, soumis aux aléas d’un emploi du temps chargé par une scolarité envahissante, un désir de sortir avec ses amis, et des passions diverses comme l’ordinateur ou la lecture… Les pathologies du sommeil de l’adolescent sont principalement l’insomnie, le syndrome de retard de phase, les hypersomnies, et une pathologie plus rare, le syndrome de Klein Levin.
Les causes de l’insomnie sont très variées; les plus fréquentes sont la dépression, l’anxiété, le stress, l’insomnie psychophysiologique, les impatiences des membres inférieurs, le syndrome des mouvements périodiques; plus rarement, l’insomnie peut être la conséquence de troubles organiques tels que l’hyperthyroïdie, un reflux gastro-oesophagien, des douleurs nocturnes (rhumatismes, neuropathies), et des troubles respiratoires associés au sommeil comme apnées du sommeil.
Ressource à consulter
Sommeil et santé : www.sommeilsante.asso.fr
Les Canadiens manquent de sommeil : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/sante/2011/01/05/001