On ne reçoit pas beaucoup de bonnes nouvelles en provenance d’Ottawa depuis quelques années, surtout si on est des amis de la francophonie, de l’environnement, de la transparence gouvernementale et de la paix. C’est donc avec plaisir que j’ai pris connaissance de l’appui du gouvernement au projet de loi C-419 prévoyant que le bilinguisme soit du nombre des compétences requises pour pourvoir certains postes d’agents du Parlement, notamment le poste de vérificateur général que le gouvernement conservateur vient tout juste de confier à un candidat unilingue.
Évidemment, les unilingues anglophones et francophones ne sont pas du tout d’accord avec ce principe, tentant même à tout prix d’exclure les capacités linguistiques du nombre des compétences requises pour occuper une de ces fonctions. Je suis même prêt à parier que certains députés conservateurs de l’Ouest vont voter contre ce projet de loi si le gouvernement laisse libre choix à ses députés. Les conservateurs en sortiraient gagnants : capables de démontrer leur appui de principe envers la dualité linguistique canadienne, tout en permettant à des députés de l’Ouest de voter contre et de pouvoir se péter les bretelles devant leurs électeurs francophobes.
Pourtant, la logique dicte que le bilinguisme est important. Comment un vérificateur général peut-il bien remplir ses fonctions s’il doit s’aventurer dans un bureau fédéral du Québec où la grande majorité des documents comptables sont en français? Il peut certes s’entourer d’employés bilingues, mais ses vérifications n’auront pas tout à fait le même impact si ce sont surtout des subordonnés qui ont effectué toutes les tâches sur le terrain.
Pour œuvrer dans un environnement aussi bilingue que le gouvernement canadien et ses institutions, le bilinguisme est une compétence essentielle et c’est ce principe qui doit maintenant être reconnu par le gouvernement si le projet de loi poursuit son cheminement dans les dédales de la Chambre de communes.
Éditorial Bonne nouvelle
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