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le Jeudi 17 janvier 2013 12:22 Éditorial

Éditorial C’est pas comme à la télé!

Éditorial C’est pas comme à la télé!
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Il y a quelques jours, nous apprenions avec un certain désarroi qu’une jeune fille de notre connaissance avait tenté de se suicider. Personne n’est vraiment préparé à affronter un tel dilemme. Que faire pour aider? Comment réagir et exprimer notre appui sans devenir trop envahissant pour le jeune en déroute et sa famille?
Il faut aussi se demander si cette jeune personne gagnerait à sortir de son environnement familial et social immédiat ou si l’appui de la famille est suffisant pour l’aider à se reprendre en main.
Cette jeune fille provient d’un petit village isolé, sans route pour s’y rendre (sauf l’hiver) et sans services de soutien. Plusieurs villages du Nord sont comme ça. Il y a quelques maisons, une école, un magasin général, une infirmerie, quelques bureaux gouvernementaux, un aréna, un poste de police et… rien d’autre.
On aura beau essayé de souligner le cachet exotique et pittoresque de la place, mais une chose demeure : il n’y a rien d’attrayant pour un adolescent pris entre deux mondes opposés, celui traditionnel de sa communauté et celui du monde moderne véhiculé par la télé et Internet.
À la télé, les gens sont beaux et riches et ils occupent des emplois satisfaisants. Dans le village, les gens sont simplement ce qu’ils sont, sans fard, et il n’y a que très peu d’emplois.
À la télé, les gens s’amusent en société, boivent quelques verres et retournent dans leur beau logis. Dans le village, il faut payer un prix exorbitant pour se procurer de l’alcool de contrebande, la plupart des gens boiront jusqu’à ce que la bouteille soit vide et ils retourneront vers un logis surpeuplé.
À la télé, un jeune en crise se retrouvera encadré par de nombreux professionnels (les gens beaux et riches du début) et retombera rapidement sur ses pattes. Dans le village, l’infirmière surchargée va vous aiguiller vers le dédale bureaucratique des services de soutien et vous aurez à courir pour obtenir un service d’aide.
À la télé, tout redevient beau dans les cinq dernières minutes avant la fin de l’émission. Dans le village, on se demande encore quoi faire une fois la télé fermée.