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le Jeudi 28 février 2013 11:52 Culture

Pièce de théâtre francophone Tcheklachiq, pour deux soirs seulement

Pièce de théâtre francophone Tcheklachiq, pour deux soirs seulement
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 À quelques jours du dévoilement officiel de leur travail acharné des derniers mois, les comédiens de la pièce de théâtre francophone Theklachiq se sont entretenus avec moi et ont livré leurs impressions.

Alors qu’ils monteront bientôt sur les planches du Northern Arts and Cultural Center, les comédiens francophiles et francophones de la pièce Tcheklachiq sont dans les derniers préparatifs de leur pièce. L’ambiance est fébrile et l’énergie créative se fait ressentir en entrant dans le local où ils sont en répétition pour la journée.

Au menu les 5 et 6 mars prochains, une pièce racontant l’histoire du Nord créée par les gens du Nord d’une façon humoristique où l’on retrouvera un Nord qui leur ressemble avec des idées préconçues. Mais plus précisément, ce sera l’histoire d’un avion qui, en raison de conditions météorologiques non favorables, se verra obligé d’atterrir dans une petite collectivité où les passagers n’avaient pas prévu se rendre, celle-ci se nomme Tcheklatchiq. Ils y seront coincés pendant 24 heures et à partir de cela, chaque personnage fera « vivre » son histoire.
Également, il s’agira d’une pièce très variée. En effet, il y aura du chant, de la danse, des numéros de marionnettes et divers autres numéros qui en mettront plein la vue.
Les comédiens ont confié avoir choisi le nom de Tcheklachiq pour ne pas avoir de contraintes géographiques et que c’est une idée commune. À la base, ils essayaient de trouver un endroit dans un non-lieu puisque cela leur procurait plus de liberté et laissait aller leur créativité. Ils ont souligné avoir essayé différents noms avant de choisir Tcheklachiq.
La vie des gens qui habitent le Nord et qui proviennent de l’extérieur des Territoires sera mise à l’avant-scène. Ils montreront la diversité des gens, raconteront leurs expériences et certains expliqueront les motifs de leur déménagement.
Ainsi, une petite touche d’expérience personnelle de chacun des comédiens sera racontée.
Jeanne Arsenault, une des comédiennes qui habite Yellowknife depuis plus de vingt ans, constate qu’il y a toujours eu des pièces de théâtre en français, mais qu’un décalage important les espaçait. Elle dit que « c’est simplement une façon de faire un événement ou de se regrouper, de faire quelque chose en français ». Elle ajoute qu’ils (les comédiens) se retrouvent et créent quelque chose afin de pouvoir le présenter à d’autres francophones et pour que la population en général puisse en profiter.
De son côté, Audrey Brouxel, agente de projets culturels, a mentionné que la démarche de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) est de regrouper les francophones et les francophiles et de générer quelque chose d’inédit dans la ville.

Une première
Il s’agira de la première fois que les francophones présenteront une pièce de théâtre au NACC, selon Jeanne Arsenault, appuyée par ses collègues comédiens.
Faire taire les fausses croyances devrait sans doute être la raison première expliquant les raisons d’avoir inventé cette pièce, mais ce n’est pas le cas, selon Stéphanie Vaillancourt. Elle a avoué que c’était un peu en réponse à cela, mais aussi pour pouvoir s’exprimer sur le fait d’être francophone dans le Nord, parlant des exclusions, des hauts et des bas et de l’amour de la place. « Je pense que c’est un peu un témoignage de toutes nos différentes expériences de vie dans le Nord. » De plus, elle croit qu’il y a des gens qui se reconnaîtront en raison de leur vécu, de leur mentalité ou de ce qu’ils ont déjà entendu dire.
Pascaline Gréau, la directrice générale de l’AFCY, croit que c’est aussi une occasion de jouer et de rire des aventures vécues dans le Nord en s’amusant avec les deux langues officielles.
Tcheklachiq fait partie d’un projet financé par Patrimoine canadien portant sur le programme de la dualité linguistique. L’activité sert à créer des ponts entre la communauté francophone et les anglophones, ainsi qu’avec les francophiles. « C’est la première fois que l’on verra des francophones et des francophiles évoluer ensemble dans la langue française et jouer de ces deux langues officielles », a confié Madame Gréau.
Les élèves des écoles qui offrent un programme d’immersion et ceux de la seule école francophone pourront aussi assister à la pièce en journée. Par cet acte, il y a un travail de sensibilisation au français pour essayer de développer un intérêt chez les plus jeunes.

Impliqué pour les bonnes raisons
Les comédiens interrogés semblent tous être ravis du travail qu’ils ont accompli jusqu’ici. Aucun ne regrette sa participation au projet.
Pour Natasha Bhogal, il s’agit d’une occasion de travailler avec Natalie Labossière.
La francophile Katie O’Beirne avoue que cela représente un moment où elle peut parler en français et qu’il s’agit aussi un défi.
Quant à Jeanne Arsenault, cela fait du bien, car elle dit ne pas s’être beaucoup impliquée dans les activités francophones dans les dernières années et mentionne s’être ennuyée du contact francophone.
Avec la présentation imminente de Tcheklatchiq, un vent positif souffle sur la communauté francophone et cela pourrait refléter un regain de vie pour cette dernière.
Le moment est parfait, selon Maxence Jaillet, qui ajoute que c’est le début de la croissance.

Travail à long terme
La pièce est en branle depuis l’automne 2012. Les participants ont commencé par des ateliers d’improvisation, de marionnettes où tous ont eu la chance de mettre leur « grain de sel » et par la suite, ils ont sélectionné certaines scènes qu’ils avaient particulièrement appréciées et qu’ils souhaitaient poursuivre. Depuis maintenant un mois, ils travaillent à rassembler tous ces numéros et à « confectionner » la meilleure pièce possible.