Depuis que le gouvernement conservateur est au pouvoir, l’image du Canada n’a cessé d’être ternie sur le plan mondial. La toute dernière décision du gouvernement canadien de se retirer de la Convention de l’ONU pour lutter contre la désertification illustre bien le raisonnement du gouvernement lorsqu’il lèse l’image du Canada : il n’y a rien de trop beau pour l’industrie pétrolière.
Le ministre Baird expliquait la décision du gouvernement canadien par la trop grande bureaucratie de ce programme de l’ONU et par le fait que le gouvernement ne voulait plus y investir. On se met immédiatement à rire lorsque l’on constate que la somme annuelle du gouvernement canadien était de moins d’un demi-million. Le Canada est maintenant le seul pays industrialisé à ne pas faire partie de cette convention signée en 1994. J’allais écrire « pays civilisé », mais ce qualificatif ne collera bientôt plus au Canada.
Quelques jours après la décision canadienne, on a appris la vraie raison derrière ce retrait. Une étude sur les raisons derrière la désertification et les sécheresses dans le monde sera rendue publique d’ici quelques mois. Or il ne fait aucun doute que ce rapport pointera du doigt les changements climatiques et les gaz à effet de serre, deux sujets tabous à Calgary.
Que ce soit le rejet du protocole de Kyoto, les bâtons dans les roues de toutes les initiatives mondiales pour contrer le réchauffement climatique et l’envoi de chair à canon (les soldats canadiens) dans des pays importants sur l’échiquier pétrolier mondial (Afghanistan et Libye), tous ces gestes n’ont qu’un but (protéger les intérêts de l’industrie pétrolière) et un seul vrai résultat (ternir l’image du Canada).
Le tort fait à l’image du Canada à travers le monde sera difficile et onéreux à réparer. Lorsqu’un prochain gouvernement prendra le pouvoir, il faudra des années pour redorer notre image. Avec un peu de chance, plusieurs pays se souviendront de la longue tradition du Canada en tant que pays pacifique et respectueux des pays moins défavorisés et comprendront que les dernières années ne constituaient qu’une aberration historique.