C’est la saison de la baignade, des cocktails, du barbecue, des plages, du jogging et j’en passe. Tout cela correspond à une saison de petits bonheurs. Mais pour plusieurs, c’est le contraire. Mettre un maillot de bain suscite la terreur. L’obsession de leur image corporelle empoisonne leur vie. Si l’on pense souvent que l’obsession d’un corps parfait est une chose typiquement féminine, les faits prouvent qu’en réalité les hommes sont loin d’être épargnés par le phénomène. Plus encore, on découvre que la tendance à l’insatisfaction à l’égard de son image personnelle débute dès la préadolescence chez nos jeunes et cela, indépendamment du sexe.
En effet, l’image corporelle est la façon dont une personne perçoit son corps. Cette perception peut comporter des pensées et des sentiments négatifs sur le poids, la taille, la couleur de peau, l’ethnicité, la maturation physique ou tout autre caractéristique physique. L’image corporelle est un phénomène complexe fortement influencé par l’environnement (la famille, les pairs, les enseignants, les médias, etc.). Une image corporelle négative peut provenir d’une perception (réelle ou non) que l’on se fait de sa propre silhouette.
Selon Statistique Canada, 60 % des jeunes sont insatisfaits de leur image corporelle, bien que 25 % des jeunes aient un excès de poids. En raison d’une image corporelle négative, en Grande-Bretagne : 70 % des jeunes ne participeront pas à des activités; 19 % ne joindront pas une équipe sportive ou un club; 19 % n’iront pas à une fête; 15 % n’iront pas à l’école; 13 % ne donneront pas leur opinion. Les filles ont tendance à vouloir maigrir pour ressembler aux mannequins, tandis que les garçons veulent atteindre la silhouette idéale de l’homme musclé et viril.
Conséquences d’une image corporelle négative sur la santé
Les jeunes prennent des moyens extrêmes pour contrôler leur poids. Parmi les moyens utilisés, on va constater les sauts de repas, les jeûnes, les régimes alimentaires, l’anorexie ou la boulimie, certains même craignent de reprendre du poids en arrêtant de fumer. Les régimes nuisent à la croissance, à la puberté et à la maturation osseuse. Les adolescents qui sont encouragés à suivre une diète sont deux fois plus à risque d’être obèse 5 ans plus tard et ceux qui utilisent des méthodes extrêmes pour contrôler leur poids risquent de conserver ces mauvaises habitudes.
Intimidation et estime de soi. L’apparence physique est souvent la cause d’intimidation chez les jeunes. Les commentaires négatifs peuvent influencer la perception des jeunes quant à leur image corporelle. Les enfants obèses qui sont intimidés risquent de développer des comportements malsains avec l’alimentation, ont une pauvre estime de soi et sont beaucoup plus critiques envers leur image corporelle.
Une réduction de la pratique de l’activité physique. Selon l’Association canadienne de l’avancement des femmes dans le sport, l’obsession de la minceur peut réduire la pratique de l’activité physique chez les filles. Plusieurs d’entre elles croient devoir être minces pour être actives. D’autres sont soucieuses de leur apparence (maquillage, cheveux, etc.) lors d’effort physique.
Des difficultés scolaires. Les jeunes qui se perçoivent comme trop gros (même s’ils ont un poids normal) tendent à obtenir un rendement scolaire inférieur. Une image corporelle négative augmente le risque de dépression et de suicide.
Que faire?
Éduquer et sensibiliser les jeunes, parents, enseignants, medias, etc.
Inclure dans un programme de prévention sur l’image corporelle les éléments suivants :
• Expliquer la puberté et ses changements physiques
• Expliquer la génétique et les différences morphologiques (tous les corps sont différents)
• Promouvoir le respect des autres, quel que soit leur format corporel
• Expliquer la complexité de l’obésité : génétique, alimentation, métabolisme
• Expliquer la valeur nutritive des aliments et éliminer la phobie du gras
• Expliquer les régimes et leurs conséquences; proposer des choix alimentaires sains
• Informer les jeunes des conséquences de la consommation de pilules pour maigrir, de stéroïdes ou de culturisme excessif
• Aborder les conséquences de l’intimidation liée aux apparences physiques.
• Ne pas discuter des troubles alimentaires afin de ne pas suggérer des moyens extrêmes de contrôle de poids.
• Offrir différents moyens de faire de l’activité physique.
• S’assurer que tous les jeunes peuvent participer aux activités physiques proposées.
• Donner des devoirs liés à l’image corporelle pour que les messages véhiculés à l’école et à la maison soient les mêmes.
• Aider les jeunes à mieux comprendre les médias, les publicités et leur influence sur l’estime de soi afin qu’ils puissent développer un regard critique.