La notion de crime a été très actuelle au cours de la dernière semaine. Le ministre de la Justice du Canada était de passage à Yellowknife pour discuter des politiques en matière de victimes d’actes criminels, Statistiques Canada publiait des données sur les crimes haineux, un policier abattait de sang-froid une personne déséquilibrée et la justice américaine exonérait un gardien de sécurité qui avait abattu un jeune américain de descendance africaine qui déambulait dans son secteur.
La violence et les crimes haineux surgissent de toute part et ne laissent personne indifférent. Que ces actes soient commis par des criminels ou des « agents de la paix » (sic), il y a toujours de pauvres victimes et des familles qui doivent vivre avec les résultats de ces actes.
Chez nos voisins du Sud, la situation risque d’engendrer encore plus de violence. La pauvre victime innocente du gardien de sécurité était un adolescent qui revenait simplement du dépanneur où il s’était acheté du bonbon. La victoire du gardien de sécurité qui a été reconnu non coupable risque de forcer la population noire de ce pays à réviser leurs habitudes en matière de sécurité. Dans plusieurs états, à peu près tout le monde peut porter une arme à feu. Le mot d’ordre actuellement chez les Américains est d’être certain d’être armé pour pouvoir se défendre contre les agents de sécurité et les policiers. Disons que cela n’a rien de rassurant.
Au pays, la fusillade qui a causé la mort d’un jeune homme ayant des troubles mentaux nous laisse estomaqués. Quand on sait que les policiers ont à leur disposition tout un arsenal pour immobiliser et appréhender un suspect, on se demande pourquoi il a fallu qu’un policier décharge son arme à maintes reprises sur le jeune homme armé d’un simple couteau, à plusieurs pieds des policiers. Pis encore, une fois la victime au sol, criblée de balles, voilà que la police en remet et décharge encore une fois plusieurs balles dans la dépouille inerte.
Autant les actes de violence gratuite qui se produisent tous les jours nous laissent perplexes, autant ces gestes de personnes en qui on devrait avoir confiance nous laissent pantois, totalement incertains sur le sens à donner à ces actes. Faut-il se mettre à craindre la police? Est-ce le constat que nos enfants retiendront de ces gestes de brutalité gratuite? Je crois que notre système de justice aura tout un boulot à faire pour rassurer la population quant aux policiers et à leur travail. Sinon, on se dirige vers une situation tout aussi grave que celle qui prévaut aux États-Unis
Éditorial De qui a-t-on peur?
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