Le Premier ministre annonce un nouveau programme de formation professionnelle pour le secteur minier des Territoires du Nord-Ouest et la région Kitikmeot, au Nunavut.
Dans le cadre de sa tournée annuelle des territoires nordiques du Canada, le Premier ministre Stephen Harper a profité de son arrêt à Hay River pour annoncer le soutien financier du gouvernement fédéral à la formation professionnelle dans le secteur minier. Dès septembre, le campus du collège Aurora de Hay River offrira une programmation de 25 mois s’adressant à près de 400 étudiants autochtones, en provenance majoritairement des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Le but de cette annonce est d’encourager l’employabilité auprès de la « jeune et croissante population autochtone. » Selon le Premier ministre, cette annonce a le « potentiel de changer plusieurs vies de façon permanente. » Au total, près de 5,8 millions de dollars seront investis, dans les deux prochaines années, via le Fonds pour les compétences et les partenariats (FCP) d’Emploi et Développement social Canada, pour cette formation qui sera donnée dans onze communautés et trois sites miniers aux TNO et dans la région Kitikmeot, au Nunavut.
« Nous voulons offrir une formation minière près de leurs communautés », a soulevé Stephen Harper, au sujet des futurs étudiants autochtones qu’il souhaite toucher par cette annonce. En partenariat avec la Mine Training Society, responsable de la formation, le gouvernement fédéral souhaite encourager l’employabilité des Autochtones en facilitant leur accès à l’éducation. Il est à rappeler qu’un peu plus tôt, cette semaine, le Premier ministre a aussi annoncé la création d’un centre de formation en exploration et en exploitation minières au Yukon. Selon le dirigeant, « le secteur minier est déjà l’employeur privé le plus important de la population autochtone au Canada. »
Maintenant, oui. Ensuite, quoi?
Si cette annonce est accueillie positivement par les nombreux partenaires qu’elle implique, elle soulève toutefois de nombreuses questions. Interrogé sur ce qu’il adviendra de ces employés, une fois que les ressources seront épuisées, le Premier ministre a répondu que son gouvernement a sécurisé plus de territoires et d’aires protégées que n’importe quel autre gouvernement, depuis son élection. Il a assuré que des évaluations sur le développement durable étaient réalisées.
Une affirmation que Jackie Milne, présidente de la Territorial Farmers Association, n’est pas prête à croire. Son programme de formation en agriculture nordique vient tout juste d’essuyer un refus de financement de la part du gouvernement fédéral. « Je ne crois pas que l’extraction ait jamais aidé les gens », soulève la dame qui ne pense pas que cette stratégie du gouvernement Harper puisse réellement bénéficier aux habitants des territoires nordiques à long terme. « Cela créera plus de déséquilibre entre les gens plus riches et les gens plus pauvres », affirme-t-elle.
Mme Milne ajoute que si le développement durable était dans ses priorités, le gouvernement aurait reconnu l’importance de financer plus de solutions allant dans cette veine, aux Territoires du Nord-Ouest.
Le Premier ministre en a profité pour souligner les avancements du gouvernement territorial dans le processus de dévolution aux Territoires du Nord-Ouest.
Il rappelle que ce transfert de gouvernance fait partie des quatre piliers de la stratégie du gouvernement fédéral en ce qui a trait au Nord canadien.
Dans son discours, le Premier ministre a tenu à réitérer les trois autres piliers de sa stratégie nordique : la souveraineté du Canada, le développement social et économique ainsi que la protection du patrimoine environnemental.
En plus du Premier ministre, Leona Aglukkaq, ministre de l’Environnement, ministre de l’Agence canadienne de développement économique du Nord (CanNor) et ministre du Conseil de l’Arctique, Joe Oliver, ministre des Ressources naturelles, Bernard Valcourt, ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord, Bob McLeod, premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Dennis Patterson, sénateur, et Ryan Leef, député du Yukon, étaient présents.