Ce n’est pas facile de travailler à des dossiers aussi délicats et douloureux que celui des femmes disparues. La chercheuse Maryanne Pearce avoue d’ailleurs que son travail de recherche sape son moral.
Elle devrait aussi se réjouir en sachant que les résultats de sa recherche pourraient permettre de mettre en place des outils qui permettraient d’identifier des victimes, mais aussi d’élaborer une stratégie sociale qui permet la prévention de ces crimes.
On se doute que les raisons premières de cette victimisation des femmes autochtones résident dans la qualité de leur vie dès l’enfance puis plus tard dans leur adolescence et dans leurs premières années en tant qu’adulte. La solution ne résidera pas à enlever les jeunes à risque de leur milieu familial, mais bien à aider à la transformation de ce milieu pour qu’il soit plus propice à soutenir un développement sain de ses membres.
Qu’on s’attaque aux raisons financières qui poussent certaines jeunes femmes à se tourner vers la prostitution pour subvenir à leurs besoins et on aura fait un pas dans la bonne direction.
Qu’on s’attaque aux causes de violence familiale et conjugale, un fléau qui afflige bien des foyers autochtones, et on aura fait un autre pas dans la solution à ce fléau.
Qu’on organise des campagnes permanentes contre le racisme et la xénophobie, et on aura fait encore un peu de progrès.
Mais surtout, il est important qu’on continue de parler ouvertement de ce drame national afin que le public soit bien informé et appuie toutes les démarches visant à prévenir davantage ces crimes qui touchent des victimes parmi les plus vulnérables de notre société.