Il y a de fortes possibilités que la campagne du gouvernement territorial pour recruter davantage de pêcheurs soit un échec. En effet, à moins de mentir et de faire miroiter de fausses possibilités de revenus, ce seront ces nouveaux pêcheurs qui se feront leurrer, pas les poissons.
Ce n’est pas la première fois que ce débat public pointe du doigt le faible prix du poisson auprès des grossistes et de l’office de commercialisation. La seule façon de vivre de sa pêche oblige les pêcheurs à s’installer au centre-ville sur la 48e Rue et à vendre directement au consommateur. Même chose à Hay River, alors que les ventes réalisées l’été au Quai des pêcheurs rapportent davantage que la vente à l’office de commercialisation. Et encore là, il faut souvent que le pêcheur devienne une entreprise touristique axée sur la pêche pour pouvoir boucler son budget.
Avec les gros salaires offerts tant au gouvernement que dans les mines, il est difficile pour ces familles de pêcheurs de convaincre leurs enfants de poursuivre la tradition familiale. Un gros travailleur gagnera drôlement plus à s’éreinter dans une mine que sur un bateau.
Mais comment faire pour accroître le revenu des pêcheurs?
Plus qu’une campagne de recrutement de nouveaux pêcheurs, le GTNO aurait tout avantage à s’assurer que les TNO ne sont pas à la remorque de l’agence de commercialisation du poisson d’eau fraîche et de commencer une commercialisation distincte des autres produits de la pêche du Canada. Ces agences achètent à prix réduit le poisson du Nord et ce n’est pas suffisant pour vivre de ce métier. Il faut trouver d’autres avenues de ventes plus payantes.
Et si on tentait d’envahir le marché asiatique, notamment le Japon? De plus en plus, les TNO sont reconnus pour les aurores boréales. Il ne suffirait que d’un peu plus de commercialisation pour ouvrir tout un marché captif pour les produits de poisson du pays des aurores boréales. Ce poisson pourrait être reconnu pour la qualité et la propreté de ses eaux d’origine, les eaux des Territoires du Nord-Ouest.
À mon avis, quand les débouchés seront établis et que les revenus des pêcheurs seront à la hausse, on n’aurait alors aucun problème à trouver de la relève dans l’industrie de la pêche.
Éditorial En queue de poisson
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