Le but, c’est d’apprendre, pas d’être bon tout de suite! — Étienne Croteau Denis Lord
La ligue d’improvisation théâtrale qu’inaugure le 28 novembre l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) a pour objectif de tisser des liens entre les communautés francophone et anglophone dans le plaisir.
Le concept d’improvisation théâtrale, empruntant aux règlements du hockey, tel que conçu par Robert Gravel, a été connu jusqu’en Europe francophone. Mais il demeure étranger aux anglophones, note la coordonnatrice de l’AFCY, Rosalie Davreux. Ce qu’ils ont de plus proche c’est l’émission Whose line is this anyway, qui fait néanmoins abstraction de l’aspect collectif.
L’AFCY veut malgré cela utiliser et adapter le concept de la ligue d’improvisation pour jeter des ponts entre les communautés francophone et anglophone, en tablant sur les individus bilingues. « Plusieurs anglophones pensent que les francophones vivent en ghetto, suggère le directeur général de l’AFCY, Étienne Croteau. Nous allons défaire cette image et briser la barrière linguistique. » Ultimement, croit-il, l’impro favorisant l’apprentissage du français chez les anglophones, cela pourrait contribuer par la bande au développement du service dans cette langue au gouvernement ténois.
Rosalie Davreux et Étienne Croteau ont déjà commencé leurs manœuvres d’approche des joueurs potentiels de l’autre côté de la barrière, par l’entremise des médias sociaux, de l’infolettre de l’AFCY et d’une entrevue à CBC North.
Le projet de ligue d’improvisation est échelonné sur deux ans et reçoit un soutien financier du programme Dualité linguistique de Patrimoine Canada.
Modus operandi
Il vaut peut-être mieux parler de séance d’initiation que de lancement de ligue d’improvisation pour qualifier l’événement qui aura lieu au Top Knight le 28 novembre à 18 h 30. « Il y aura, explique Rosalie Davreux, des jeux et des ateliers animés par Nuka de Jocas McCrae et Frédéric Assabgui, et, on l’espère, une démonstration d’impro. Les gens pourront voir de quoi ça a l’air, et s’ils veulent, participer à un atelier. Ils ne sont pas obligés de s’engager tout de suite. » « Le but, c’est d’apprendre, pas d’être bon tout de suite », s’exclame Étienne Croteau.
Les règles de la Ligue nationale d’improvisation seront adaptées pour mettre en valeur les deux langues, en les mélangeant, en les opposant, en faisant des traductions simultanées volontairement décalées.
« Idéalement, de dire Étienne Croteau, on veut bâtir quatre équipes de six adultes, et la même chose du côté des adolescents. On ferait des pratiques bimensuelles dans un premier temps et quand les improvisateurs seraient à l’aise, on commencerait à faire des matchs, peut-être en public. »