le Vendredi 11 juillet 2025
le Jeudi 18 juin 2015 16:27 Éditorial

Éditorial L’art de camoufler l’information

Éditorial L’art de camoufler l’information
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En prenant connaissance du fait qu’il n’y avait que deux personnes qui ont participé à la soirée de consultation du public tenue en français, je suis retourné vers la publicité de l’événement.
Trop occupé par d’autres tâches plus administratives, je n’avais jeté qu’un coup d’œil distrait à cette publicité. Je la republie ci-contre pour votre référence.
L’objet d’une annonce, dont le sujet principal, doit normalement être visible immédiatement.
On voit qu’un organisme, le gouvernement des TNO, visible grâce à son logo d’ours, nous invite à prendre part à la discussion. On voit même plus bas que ce sont des audiences publiques offertes en français.
Quel est maintenant le sujet de ces audiences publiques? La phrase ayant en gros lettrage en caractères gras nous dit-elle que le sujet serait le transfert des responsabilités qui permet aux Ténois de s’exprimer davantage sur le fonctionnement de la réglementation? Non! Il s’agit simplement un énoncé plate sur les raisons qui poussent le gouvernement à « consulter ».
Un peu plus loin, en tout petits caractères, on peut finalement voir que ce seront des audiences sur la façon de déposer des documents pour les projets de fracturation hydraulique.
Le gouvernement ténois a déjà décidé d’aller de l’avant avec la fracturation hydraulique, sans consultation préalable de la communauté sur une méthode d’exploitation des ressources pétrolières, qui est si risquée qu’au moins quatre provinces ont imposé un moratoire sur ces méthodes en attendant d’obtenir plus de données sur les conséquences environnementales. Ces quatre provinces, dont le Québec et l’Ontario, regroupent plus de la moitié de la population canadienne.
Par contre, pour sauver un peu la face, ce même gouvernement décide de faire des consultations sur la portée des documents à soumettre avant que soient lancés ces projets écologiquement risqués.
Il faut aussi remarquer que le titre, « Prenez part aux discussions », aurait pu être assorti d’un bémol, car il y avait que très peu de temps consacré pour ce que la population s’exprime sur le cœur du débat, la fracturation.
Quelques francophones avaient assisté à la rencontre de la journée précédente, en anglais. Plusieurs participants étaient repartis frustrés par l’absence de membres du Conseil exécutif et aussi sur le peu de place accordé au public pour « prendre part à la discussion ».
Juste un petit conseil au gouvernement : la prochaine fois que vous tenez un exercice de consultation en français, faites-le sur un thème d’importance et assurez-vous qu’il y a vraiment un dialogue plutôt qu’une simple séance d’information.