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le Jeudi 25 juin 2015 13:34 | mis à jour le 20 mars 2025 10:39 Autochtones

Rapport de la GRC sur les femmes autochtones disparues et assassinées Une ligne de temps arbitraire

Rapport de la GRC sur les femmes autochtones disparues et assassinées Une ligne de temps arbitraire
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 Une commission d’enquête est toujours nécessaire, croit Gail Cyr

La directrice exécutive de l’Association des femmes autochtones des Territoires du Nord-Ouest, Gail Cyr, se dit déçue par la mise à jour de l’Aperçu opérationnel national sur les femmes autochtones disparues et assassinées.
Tout comme le rapport initial, analyse Mme Cyr, la mise à jour fait arbitrairement abstraction des années 60 et 70. « Ça permet à la GRC de présenter un nombre de résolutions de meurtres et de disparitions plus élevé en un temps plus rapide, observe-t-elle. Je pense que le premier rapport ne parlait pas de cinq femmes de l’autoroute des Larmes parce qu’elles ont été assassinées dans les années 70. » Gail Cyr cite également le cas de Betty Helen Osbourne, une Crie de 19 ans de The Pas (Manitoba), agressée sexuellement et assassinée en 1971. Ce n’est que 16 ans plus tard que les meurtriers, deux Blancs, ont été déclarés coupables.
Mme Cyr croit que dans les années 60 et 70, beaucoup d’Autochtones se déplaçaient en faisant du pouce et en marchant et que plusieurs d’entre celles qui sont disparues n’ont même pas été prises en compte.
La directrice de l’Association des femmes autochtones des Territoires du Nord-Ouest travaillait dans les années 70 avec la Fraternité amérindienne du Manitoba et affirme qu’à ce moment, beaucoup avaient le sentiment que les femmes autochtones étaient ciblées.

En faveur d’une commission d’enquête nationale
Gail Cyr, par ailleurs candidate à l’investiture libérale des TNO, considère que la mise à jour 2015 de l’Aperçu opérationnel national propage une image distordue des Autochtones lorsqu’il avance que dans 70 % des cas, les assassins sont d’origine autochtone. « Monsieur Valcourt, [le ministre des Affaires autochtones et du développement du Nord], l’avait dit il y a quelques mois, s’insurge Gail Cyr, et les groupes autochtones ont réagi fortement à ça. Il n’y a aucun doute qu’il y a de la violence familiale. Mais 70 %, nous ne le croyons pas. On croit fermement que si on tenait compte des décennies 60 et 70, le portrait serait différent. »
Le gouvernement devrait-il procéder à une commission d’enquête d’envergure nationale ou plutôt investir l’argent que nécessiterait une telle opération dans des services de santé et d’éducation? « Je me suis posé la question, de dire Gail Cyr, et je crois que les deux sont nécessaires. Nous avons besoin de comprendre les décisions et les indécisions de la GRC, des Affaires autochtones et des procureurs généraux pendant tout ce temps. Les meurtres et les disparitions des femmes autochtones auraient dû être considérés comme un problème national il y a 40 ans déjà. »