le Samedi 12 juillet 2025
le Jeudi 28 avril 2016 15:28 Éditorial

Éditorial Politique de l’autruche?

Éditorial Politique de l’autruche?
00:00 00:00

J’ai rapidement parcouru le document intitulé Des compétences pour réussir, qui établi certaines projections en matière d’emploi et de politique d’emploi (voir article en page 1). La première statistique qui m’a marqué est celle des 4278 travailleurs et travailleuses disponibles pour occuper un emploi. Ce qui m’a surtout intrigué, c’est que 61 % vivent dans les petites communautés alors que 39 % vivent dans les centres urbains (Fort Smith, Hay River, Inuvik et Yellowknife).
Ma première réflexion s’est portée vers le nombre élevé de sans emploi dans les petites collectivités. Facteurs importants de ce phénomène, il y a le faible niveau de scolarisation et le manque d’emplois dans ces communautés. Plusieurs raisons peuvent expliquer le faible niveau de scolarisation notamment l’environnement familial et social, le manque de ressources pédagogiques et… l’absence d’emplois, ce qui nous ramène au deuxième facteur.
On le sait, les activités gouvernementales des TNO sont centralisées, très peu de services étant décentralisés vers les plus petites communautés. J’ai rapidement tenté de retrouver ces statistiques dans ce rapport sommaire, en vain.
Je crois que les responsables de cet exercice de politique en matière d’emploi suivent la politique de l’autruche. Quelle meilleure façon d’éviter la polémique de la centralisation des services gouvernementaux dans les centres urbains si on ne met pas de l’avant les chiffres indiquant dans quels centres urbains se retrouvent les emplois, notamment les emplois gouvernementaux.
Or cette question est cruciale tant pour la justesse d’une politique de l’emploi que dans les exercices du gouvernement pour encourager le développement sain de la société ténoise. Quand la grande majorité des emplois est concentrée dans quatre centres urbains, cela ne favorise aucunement la poursuite des études chez les jeunes. Je l’ai trop souvent constaté chez les jeunes du Sahtu que l’absence d’emplois dans la région était un facteur expliquant leur faible désir de poursuivre leur scolarité.
Toute politique gouvernementale en matière d’emploi doit absolument se pencher sur la distribution des emplois à travers les régions et les communautés sinon, elle sera inévitablement inefficace. Il faut soulever le débat, mais ça, comme disent les anglophones, c’est l’éléphant dans la salle.