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le Jeudi 12 mai 2016 12:59 Société

Recensement 2016 Faisons-nous entendre!

Recensement 2016 Faisons-nous entendre!
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Posée tous les 5 ans au Canada, la question du recensement apporte toujours avec elle un nombre important de divergences. La protection de la vie privée des citoyens face aux tentatives récurrentes du gouvernement pour accéder à nos informations personnelles fait systématiquement débat. Cette année, après la remise en place du formulaire long sous l’égide de Justin Trudeau, c’est son aspect obligatoire et les sentences encourues qui font rager les Canadiens. On a tendance à oublier que c’est avant tout notre devoir en tant que citoyens, de faire avancer nos communautés conformément à nos attentes.

Un outil efficace pour les populations en situation minoritaire?
L’annonce du retour du formulaire long a notamment ravi Sylvie Goneau, présidente de la Fédération canadienne des Municipalités. « Avec les politiques d’habitation, ce sont des données sur la population, sur les gens qui habitent ici, qui nous permettent de mieux cibler une offre de service et d’ajuster [nos actions] aux besoins de nos communautés. »
Car outre, s’éviter la peine de 3 mois de prison et les 500 dollars d’amende — jamais attribuée à ce jour —, nous avons tout intérêt à répondre aux questions du gouvernement, en particulier pour les personnes qui sont en situation de minorité. Ce qui bien entendu le cas de la langue française à Yellowknife et dans les Territoires du Nord-Ouest. Il est important de revendiquer notre présence pour faire valoir nos intérêts, plus particulièrement en ce qui concerne la santé et l’éducation.
Jean de Dieu Tuyishime, président actuel de la Fédération franco-ténoise, est aussi satisfait du retour du questionnaire en version longue, qu’il estime assez complet sur le plan macro-économique avec notamment beaucoup de questions sur les langues. Cependant, il tempère, « le recensement seul, ne suffit pas pour comprendre les besoins réels en services des minorités linguistiques. Il faut combiner ces données avec des études plus précises sur des sujets bien définis et dans des zones spécifiques. Nous ne sommes qu’un grain de sable à l’échelle du pays et nous manquons de données. » Malgré tout, cela reste « une bonne occasion pour montrer que nous comptons » sur l’échiquier national.

Chose promise, chose due
Depuis le 2 mai, Statistiques Canada envoie des codes d’accès à tous les citoyens canadiens, qui leur permettront d’accéder au formulaire en ligne. 1 foyer sur 4 devra répondre à une version longue du questionnaire qui dressera un portrait précis de la démographie canadienne.
Promis par le parti libéral de Justin Trudeau, alors en campagne, le retour le formulaire long avait été annoncé en novembre 2015, par Nadveed Bains, ministre de l’Innovation, des Science et du Développement économique. Il en avait profité pour rappeler les motivations du gouvernement. « Nous voulons nous assurer que nous conduisons de bonnes politiques, basées sur des preuves tangibles et des données fiables. »
Malgré un coût très élevé et en nette augmentation, le parti libéral ne s’est donc pas démonté et tient sa promesse. « Quelques personnes se demandent pourquoi on a besoin du recensement lorsqu’on a les bases de données », commente Jan Kestle, présidente de l’agence d’analyse statistique Environics Analytics. « Lorsque vous combinez les données que nous pouvons récolter avec les données du recensement, vous pouvez vraiment avoir une vision plus intégrée de ce que les consommateurs veulent en matière de produits et de services, et c’est aussi vrai pour ce que les citoyens attendent du gouvernement. »

Ce qu’il faut savoir sur le recensement 2016
Fixée au 10 mai, la journée de recensement ne constituera en aucun cas la date butoir pour remplir le formulaire. Simplement, afin d’assurer la régularité et la fiabilité des données recueillies, la constance prévaut. Les réponses fournies devront donc être valables dans la nuit du 9 au 10 mai, même si le questionnaire est rempli le 15 du mois.
En ce qui concerne les personnes n’ayant pas accès aux services d’internet et de téléphonie privés, il existe toujours certains services accessibles publiquement tels que les bibliothèques, qui offrent des accès à internet gratuit (grâce auquel il est possible de donner un coup de téléphone). Pour ce qui est du téléphone, demandez à votre voisin, un ami, ou encore rendez-vous dans un centre communautaire ou de service Canada.