En prenant connaissance du rapport spécial du Commissaire aux langues officielles sur la situation à Air Canada, j’ai eu l’impression de faire un saut dans le temps. Je me suis souvenu de toutes les plaintes de journaux francophones qui ne recevaient pas de publicités d’Air Canada alors que leurs contreparties anglophones les recevaient.
L’un des arguments soulevés dans le temps était celui de la concurrence des autres compagnies aériennes, qui elles, n’avaient pas à se plier aux exigences linguistiques.
Il y a deux réponses à cet argument d’Air Canada. D’une part, comme le suggère le Commissaire aux langues officielle du Canada, puisque le transport aérien relève de la compétence d’Ottawa, le gouvernement fédéral n’a qu’à assujettir tous les transporteurs aériens aux mêmes exigences linguistiques s’ils veulent continuer à desservir le Canada. De cette façon, il n’y aurait pas de désavantages économiques.
D’autre part, ce même argument était soulevé par Air Canada lorsque les deux seules compagnies aériennes nationales étaient Air Canada et Canadian. Qui a survécu à l’apparition de West Jet? Celle qui se disait désavantagée financièrement par les exigences linguistiques, ou l’autre qui n’avait pas un tel fardeau économique? Eh bien, c’est Air Canada qui a survécu et absorbé plusieurs itinéraires de son concurrent. Canadian n’existe plus.
La raison est simple : malgré des accrocs fréquents à la loi, Air Canada offre tout de même plus de services en français que ses concurrents et est tout de même le transporteur privilégié de nombreux francophones et ce, depuis que je voyage en avion. Ça, c’est un avantage concurrentiel qui a servi Air Canada durant toutes ces années.
Il faut donc appuyer la recommandation du Commissaire de légiférer sur l’ensemble de l’industrie du transport aérien de passagers afin de faire cesser cet argument douteux de la concurrence déloyale.
Éditorial Encore Air Canada
Éditorial Encore Air Canada
00:00