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le Jeudi 13 octobre 2016 17:43 Éditorial

Éditorial Après l’Action de grâce

Éditorial Après l’Action de grâce
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La fable de la cigale et la fourmi est une histoire qui gagne à se faire revisiter. Une nouvelle perspective sur cette scission entre la « pas prêteuse » et la « chanteuse » est d’actualité avec l’hiver qui s’en vient.
Il est primordial de savoir se situer dans ces descriptions animales. Avons-nous amassé tout l’été, ou avons-nous profité de la belle saison sans penser aux temps plus rigoureux?
Est-il plus important de favoriser l’économie ou de s’inspirer du lyrisme de la vie? Dans les deux cas, il y a la réalité d’un besoin fondamental : se nourrir. Et la cigale qui va crier famine chez sa voisine ressent bien les conséquences de son occupation estivale. Et la fourmi, autoritaire et austère, ne s’en préoccupe guère.
L’Action de grâce, où les Canadiens se rassemblent et partagent un repas pour célébrer les récoltes, est un exemple qui déjoue les antagonismes de cette fable : la dépense et l’épargne, le partage et l’égoïsme, la préoccupation de l’art et celle de l’économie.
Ce partage réunit les deux occupations de ces insectes. Comme le dit la directrice artistique de la compagnie de danse Sursaut : « […] on doit nourrir le corps, on doit nourrir l’esprit ».
Par extension, est-ce que c’est par hasard qu’il y a de grandes levées de fonds à cette période automnale?
Est ce que c’est pour jouer sur la corde sensible des fourmis de ce monde?