Il est bien dommage que le premier contact avec le duo Geneviève RB et Alain Barbeau débute avec un tel ramassis de clichés.
Le titre du disque On est les deux et sa pièce homonyme, livrée sous forme d’une ballade au piano, ne représentent pas la démarche menée ici. La thématique du duo fut passée sous tous les angles dans le contexte de la chanson francophone, alors il faut l’approcher d’une manière différente qu’en évoquant le son de deux voix qui s’harmonisent.
En fait, une fois cet élément passé, cet album de onze chansons dévoile un sympathique duo qui opère pleinement dans le folk pop avec aisance et naturel. Dans ses bons coups, il est aussi bien de tourner la page quand on a affaire à des titres à la musicalité bien rodée, comme Entre les murs du temps avec ses harmonies vocales et son hameçon mélodique bien senti.
Parfois, on note l’absence d’une ligne directrice et un certain éparpillement qui enlève à la portée des musiques. Cela n’empêche pas les explorations musicales et poétiques, comme en témoigne l’intention néo-trad de Locomotive, même si la déjantée C’est pas la peine fini plutôt par épuiser que de surprendre.
Les quelque 35 minutes passées en compagnie de Geneviève RB et Alain Barbeau finissent par amener de l’avant une question essentielle ; où le duo, tente-t-il d’amener ses chansons ? On a souvent l’impression qu’il manque un élément afin d’équilibrer l’approche du groupe.
Pourtant, celui-ci bénéficie de la présence de Jeannot Bournival (Fred Pellerin) à la réalisation tout comme de leurs passages respectifs à l’École Nationale de la Chanson de Granby, qui se fait sentir dans le travail écrit et mélodique. On s’attend donc à un peu plus de précision et de concision, plutôt que des longueurs qui habitent certaines chansons.
Au bout de l’écoute, les promesses de la rencontre des univers folk d’Alain et chanson française de Geneviève n’arrivent pas à se réconcilier.
Pourtant, ces deux genres musicaux sont complémentaires et le duo démontre à maintes reprises qu’il arrive à se distinguer au-delà de la mêlée. Il manque toutefois un peu de naturel et d’authenticité pour maintenir le cap au long d’un album complet.