L’été dernier, l’animateur Frédéric Choinière s’est lancé dans le défi de vivre un an en n’utilisant que des produits canadiens, dans le but de produire une série, Ma vie made in Canada. À l’approche des Fêtes, son expérience présente-t-elle des défis ?
« Il n’y aura pas de lumières dans le sapin », lance l’animateur, spontanément. Ce à quoi il ajoute rapidement : « Et ce sera un Noël sans produit électronique, et ça, ce sera un gros changement. »
Mais celui qui est à la barre de l’émission Couleurs locales, à la chaîne Unis, n’est pas en reste. Ses proches non plus.
Il défile les exemples de cadeaux pratico-pratiques – les sous-vêtements Stanfield’s et les couteaux Grohmann de la Nouvelle-Écosse, les sacs récupérables Saksac, les calepins de Couple d’idées, les accessoires pour cyclistes YNOT, les batteries de cuisine Paderno qui a une usine de fabrication à l’Île-du-Prince-Édouard, les couettes Laduvet Nordique, les tuques et les gants des Ontariennes Muttonhead et de North Standard, les bas de Great Canadian Sox Company, etc.
Les produits artisanaux sont aussi de mise et c’est ce qui dominera, sous son sapin. Il y aura de la céramique, des jeux de bois, tant pour les adultes que pour les enfants. « On peut trouver des boucles d’oreille à 20 $ comme du haut de gamme, qui se vend pas mal plus cher », dit-il. Il ajoute des livres, « mais il faut qu’ils soient imprimés ici », et des vêtements.
Frédéric Choinière affectionne les produits des artisans d’ici, qui « ne sont pas des produits anonymes qu’on a pris sur une tablette. On en prend soin. » Mais il a aussi découvert, à sa grande surprise, que le Canada est aussi un grand producteur de plastique. « On a des raffineries, rappelle-t-il. C’est un sous-produit. Ça va des chaises aux pelles à neige. »
Autre suggestion cadeau : l’alcool, la production canadienne étant en plein essor. Il a l’embarras du choix — le gin, comme l’Ungava ou le Saint-Laurent, la vodka, comme la Loon de Hearst, la bière, les vins… « Il y a vraiment de très belles choses », a-t-il constaté.
Ces Fêtes made in Canada pourraient, à la rigueur, passer inaperçues. « J’ai des neveux en bas âge. Donc, pas de Lego, pas de Playmobile, qui sont les jouets qu’ils voudraient. Je ne sais pas comment les jouets de bois seront reçus. Peut-être que ce sera surtout pour eux, que Noël sera différent. »
Un mouvement en plein essor
Frédéric Choinière n’est pas seul à embrasser le mouvement d’achat local. Selon une étude de la Banque de développement du Canada menée en 2013, 45 % des consommateurs canadiens ont fait un effort pour acheter des produits canadiens, cette même année. Et l’alimentation est au cœur du mouvement.
D’ailleurs, en décembre, l’animateur a visité Rideau Hall, et son chef cuisinier l’a aidé à composer le menu du réveillon qu’il prépare. À part les fruits, gageons qu’il aura peu de difficulté à trouver des aliments du Canada.
« Il y a plus de surprises heureuses que de mauvaises surprises », retient le Torontois de la première moitié de son expérience d’un an. Il a rapidement fait une croix sur les petits électroménagers, il a réussi tant bien que mal à s’habiller et à se chausser à son goût et selon les normes de sa profession. « Un des gros défis, c’est de refaire ses repères », surtout en matière de magasinage.
Mais n’empêche qu’il a hâte de boire un café et de manger une rôtie au beurre d’arachides avec des morceaux de bananes… Il devra attendre à la fin du printemps.
La série Ma vie made in Canada sera diffusée sur Unis à l’automne 2017. Mais le désir de consommer localement, dans la qualité plutôt que dans la quantité, durera beaucoup plus longtemps qu’une saison télé, chez Frédéric Choinière.