La collectivité de Fort Smith est en deuil : Monique Bird s’est éteinte le 4 mars 2017. Une femme qui a nourri la flamme francophone depuis les années 80.
Impliquée auprès de l’Association des francophones de Fort Smith (AFFS), Monique Bird est l’une des pionnières francophones aux TNO, avec Jeanne Dubé. « Ce sont des femmes qui n’ont jamais lâché. Elles sont restées francophones jusqu’au bout », relate Marie-Christine Aubrey, une amie de Mme Bird et résidente de Fort Smith.
Jeanne Leguerrier était aussi impliquée au sein de l’association de Fort Smith. Elle se souvient : « Monique était l’une des premières à commencer l’Association ici. Elle et Gysèle Soucy, le samedi matin… les enfants voulaient apprendre le français, elles faisaient des activités avec eux et leur apprenaient le français. Il n’y avait pas de français à l’école ».
Pouvoir s’exprimer dans sa langue maternelle était important pour Mme Bird. Marie-Christine Aubrey l’a bien compris et lui rendait visite régulièrement. « Vieillir dans une autre langue, c’est difficile, raconte-t-elle. C’était une francophone dans l’âme, jusqu’au bout. On perd une amie. »
« C’est Monique, la première personne qui est venue vers moi quand je suis arrivée à Fort Smith, poursuit Mme Aubrey. C’est elle qui m’a montré le chemin, de bons conseils, de bonnes idées… C’était une femme réservée, mais qui savait partager. Une belle âme, très franche, très directe. C’est comme ça que je l’ai connue ».
Gisèle Soucy, qui a travaillé à l’école Joseph Burr Tyrrell, se souviendra de l’ancienne présidente de l’AFFS comme d’une amie sur qui l’on pouvait compter. « Et c’était une femme forte, qui a élevé ses enfants toute seule, elle avait du caractère. Enseignante, elle était pleine d’idées, des choses plaisantes pour les étudiants. »
De Winnipeg à Fort Smith
Native d’un petit village près de Winnipeg, Monique Bird grandit au Manitoba. Elle arrive aux Territoires du Nord-Ouest comme enseignante à Fort Simpson en août 1963, puis s’installe à Yellowknife, où elle rencontre son époux et se marie en 1965.
Monique Bird a une fille de trois ans, et des jumeaux âgés de trois mois lorsque son mari décède en 1971. « Elle n’a jamais baissé les bras », souligne sa fille Roxanne.
En 1975, elle enseigne le français à Pine Point pendant 13 ans, puis retourne à Winnipeg pour une année universitaire. Elle revient avec ses enfants dans le Nord, cette fois à Fort Smith, en 1987, et commence à y enseigner le français en 1988.
Les enfants de Mme Bird se souviendront d’elle comme étant une battante, aidante, toujours présente dans leur vie.
Avec des propos recueillis par Marie-Christine Aubrey.