À l’occasion de la semaine de la santé mentale, qui se déroule sous le thème Parlez haut et fort, la consultante en ressources humaines, Sylvie Francoeur, aborde la question dans le contexte du milieu de travail.
« La Commission de la santé mentale du Canada dit qu’une personne sur trois va souffrir de trouble de santé mentale au cours de sa vie », expose Mme Sylvie Francoeur.
La santé mentale amène son lot de préjugés. « Les gens ont souvent peur de s’afficher, ont souvent peur d’en parler, par peur de représailles, de discrimination. Et c’est souvent ce qui arrive, malheureusement, parce que les employeurs et les collègues de travail ne savent pas comment réagir. »
Elle raconte qu’un diagnostic porte à croire, chez certains, que la personne ne peut plus contribuer : « Ce qui est faux. Une personne, par exemple, qui a reçu un diagnostic de dépression et qui reçoit les traitements appropriés peut très bien retourner au travail et contribuer, être créative et très bien produire dans son milieu de travail si elle a les soutiens nécessaires ».
Physique vs Mental
Un trouble de santé mentale peut être aussi lourd qu’un problème physique. « Malheureusement, on a tendance à voir les deux très séparés. Quelqu’un qui appelle au bureau avec un problème de dos : les gens vont sympathiser. Quelqu’un qui appelle au bureau avec un problème de dépression : on sait plus trop quoi dire », expose Mme Francoeur.
Elle raconte qu’un employé pourrait avoir tendance à inventer un trouble de santé physique — un mal de dos, des maux de tête — pour ne pas avoir à dire à l’employeur qu’il vit, par exemple, une période d’anxiété.
« On n’a pas appris à le dire, donc il y a la peur de représailles, les employeurs ont peut-être peur d’ouvrir la porte… Il y a toute une culture organisationnelle qu’on doit changer aussi; la crainte que les employés abusent, si on démontre un peu de compassion et qu’on démontre une certaine ouverture sur les troubles de santé mentale. »
Mme Francoeur soulève que l’absentéisme et le présentéisme liés à des troubles de santé mentale ont des coûts extrêmement élevés pour les entreprises canadiennes.
Le présentéisme renvoie au fait de se présenter au travail en n’étant pas ou peu productif.
Quoi faire pour aider?
Quand on remarque des changements chez un collègue, elle suggère de demander si tout va bien, sans porter de jugement. Juste d’être là pour la personne et d’être à l’écoute, pour qu’elle puisse s’ouvrir et parler si elle le désire, et la référer aux ressources appropriées.
La consultante en ressources humaines explique également que d’investir dans des programmes de bien-être au travail pourrait réduire les coûts liés à l’absentéisme et à la productivité. Ce type de programme variera en fonction de l’organisation, mais elle cite en exemple des salles de repos pour les employés, des passes pour la salle de sport, des séances de massothérapie ou des activités de sensibilisation et de formation.
Formation à Yellowknife
Mme Sylvie Francoeur offrira une formation de premiers soins en santé mentale à Yellowknife, en compagnie de la psychologue Roxanne Valade, à compter de cette fin de semaine. Deux autres séances seront offertes par la suite : les 27 et 28 mai et les 6 et 7 juin.
Pour plus d’informations : bit.ly/2pC827a