La question de la réconciliation a été au cœur des discussions du Conseil jeunesse du premier ministre, au début du mois de mai. Sylvia Pascua-Matte a fait le voyage depuis Fort Simpson pour y assister.
À la suite de sa dernière rencontre avec le Conseil jeunesse du premier ministre, Sylvia Pascua-Matte a affirmé que la question de la réconciliation est beaucoup plus complexe que ce qu’elle croyait initialement.
« Certaines personnes pensent que la réconciliation, ce n’est pas vraiment possible et que ça ne devrait pas être un sujet à aborder, mais si nous désirons faire des progrès sur ce sujet complexe, il faut être ouverts et il faut éduquer. Il faut qu’on enlève les stigmas liés aux réserves, aux personnes autochtones et aux écoles résidentielles. Tout ça. », relate-t-elle.
Elle a été surprise de découvrir que tous ne recevaient pas la même éducation sur ces questions. « J’ai appris que plusieurs provinces n’enseignent pas très bien la question des écoles résidentielles, ou juste l’histoire des personnes autochtones. Donc, c’était révélateur pour moi et pour les autres membres, qui ont appris ce sujet plus en profondeur », de dire Sylvia.
La jeune ténoise raconte que lorsqu’elles s’entretenaient avec d’autres personnes sur la réconciliation, elle a été étonnée qu’on lui demande « pourquoi ? ».
« Pourquoi la réconciliation ? »
« Ce n’était pas un sujet aussi fort [pour certains] comparativement à lorsqu’on en parle aux Territoires du Nord-Ouest, et c’était nouveau pour moi qui vient des TNO. »
Sylvia a d’ailleurs partagé ses expériences des Territoires du Nord-Ouest aux autres membres du Conseil jeunesse. Elle a témoigné de ce qu’elle a appris, en grandissant avec ses amis dénés et ses racines métis.
Sylvia a senti que les membres ont été sensibilisés grâce à cette rencontre, et que celle-ci leur a donné envie de se rendre dans les collectivités et les réserves pour mieux comprendre la réalité autochtone. Elle a aussi appris qu’il existe une diversité d’opinions sur la réconciliation selon les différents territoires et les réserves.
Témoignages de survivants
Lors des discussions sur la réconciliation, la jeune fille aurait aimé recevoir un survivant des écoles résidentielles, pour un témoignage.
« Je sais que c’est un sujet délicat et que parfois, c’est présenté comme un blâme, mais pendant la rencontre, je pense que l’histoire d’un survivant aurait amené quelque chose, pour que les membres puissent ressentir encore plus d’empathie et s’allier à la réconciliation. »
Pour Sylvia, la réconciliation n’est pas un enjeu pour lequel il suffit d’allouer des sommes, en espérant que les choses s’améliorent. « C’est quelque chose qui doit engager la communauté pour changer les choses ».