Dans le cadre de ses fonctions au Northern Arts & Cultural Centre (NACC), Marie Coderre s’assure de proposer au public ténois des artistes locaux, nationaux et internationaux.
Pour elle, le NACC est beaucoup plus qu’un théâtre situé à Yellowknife : « C’est important d’avoir une vie culturelle bien remplie, on veut briser l’isolement en allant dans les communautés ». Il s’agit de faire connaître des artistes, mais aussi de montrer les possibilités aux jeunes, de les inspirer en les mettant en contact avec des gens qui vivent de leur art. C’est d’ailleurs par des partenaires locaux qu’elle réussit à mettre en place ces tournées aux quatre coins des TNO : « Quand [l’équipe du NACC] ne peut pas y aller, et que l’on ne peut pas amener un staff dans la communauté, [le partenaire] va s’occuper du groupe ».
À son arrivée en poste, elle modifie l’approche de l’organisme sous plusieurs angles : « On a tout changé les communications, le style de programmation. On a revisité un petit peu le concept du Festival Spoken Words ». Elle souligne également qu’elle représente davantage la culture autochtone dans sa programmation. Cela dit, elle spécifie que l’on ne peut pas comparer l’avant et l’après puisque le budget a beaucoup changé et l’ère des réseaux sociaux a pris son essor. Il s’agissait pour elle de bâtir sur le lègue de son prédécesseur, Ben Nind.
Marie Coderre arrive pour la première fois aux TNO à l’âge de 21 ans et s’installe pour quelques mois à Fort Smith en ne sachant pratiquement pas parler en anglais. A priori, c’est son intérêt envers les communautés autochtones qui l’amène au-dessus du 60e parallèle. Dans les années suivantes, elle fait des aller-retour entre le Québec et les TNO pour terminer ses études en gestion et en histoire de l’art. C’est lorsqu’elle s’installe à Inuvik, en 2007, qu’elle est engagée par l’Association des francophones du Delta du Mackenzie. C’est avec cet organisme que son apprentissage sur le terrain commence : « C’est vraiment là que j’ai commencé à produire des shows, monter des expositions artistiques […] C’est là que j’ai beaucoup appris sur la gouvernance d’un organisme à but non lucratif, sur les sources de financement ». C’est lorsqu’elle vivait à Inuvik qu’elle a assisté à son premier spectacle du NACC : un duo de clarinettistes. C’est à ce moment qu’elle y fait la rencontre du directeur de l’époque.
Une étape est franchie alors qu’elle devient la directrice de l’Association franco-culturelle de Yellowknife en 2010. Le mandat est semblable, mais tout est plus gros : autant les responsabilités que le budget. C’était un moment charnière : « Ça a vraiment explosé pour moi. J’ai beaucoup appris sur la comptabilité et sur comment gérer un organisme », se souvient-elle. Elle prend conscience de la pression alors qu’elle est seule pour la recherche de financement de l’Association. Son rendement est décisif pour les activités qui toucheront les francophones de Yellowknife. Durant ces années, elle fait plusieurs partenariats, entre autres, avec le NACC. Elle se démarque alors en tant qu’organisatrice d’événements et son intérêt pour les arts ne passe pas inaperçu. Encore aujourd’hui, un de ses buts est de faire connaître les différents peuples qui se côtoient par les arts de la scène : « C’est pour attirer tous les groupes d’une communauté, offrir une option de plus pour la communauté ».