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le Jeudi 15 février 2018 18:56 Société

Littérature Évasion dans les tablettes

Littérature Évasion dans les tablettes
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Le catalogue francophone de la bibliothèque de Yellowknife croit progressivement.
 

La télé vous ennuie, vos amis sont à Vegas ou vous souffrez d’un lumbago? Pourquoi ne pas vous tourner, pour tromper l’ennui, vers la bibliothèque de Yellowknife et ses collections de langue française?

Le moteur de recherche des bibliothèques des TNO, section French collection indique 696 titres de fiction adulte et non fiction. À cela s’ajoutent 122 titres de « lecture facile » et 509 livres d’images. Malheureusement, il n’y pour l’instant pas de section consacrée aux autres catégories de titres en français, comme les magazines. On peut faire une recherche juste avec le critère de la langue; le résultat incluera e-books, DVD sous-titrés, livres audios, revues, magazines, etc.

Cependant, dans plusieurs de ces cas, La dame aux camélias par exemple, il s’agira d’œuvres écrites par des francophones mais traduites en anglais. Le vrai total de titres en français de la bibliothèque de Yellowknife serait de 1837 titres. « Nous sommes à constituer un nouveau catalogue public, de dire John Mutford, et j’espère que nous trouverons une méthode plus facile pour identifer le matériel en français. » Quoi qu’il en soit, on peut faire venir gratuitement ces titres dans d’autres collectivités des Territoires, on peut même en télécharger gratuitement sans se déplacer.

Et si le catalogue est à compléter, il y a quand même de quoi s’instruire et se divertir au fil des étagères de l’institution de la 49e Rue. Les livres en français se retrouvent habituellement à la fin de chaque section de la bibliothèque : fiction, bandes dessinées pour junior, etc. Ils sont identifiés par les lettres « fr » précédant leur cote. Si vous avez de la peine à vous y retrouver, vous pouvez demander l’aide de la nouvelle aide-bibliothécaire Sarah Ellis, dont le bilinguisme sera iminemment souligné par un badge.

Bande dessinée
Sarah Ellis a été élevée à Penetanguishene, en Ontario, par des parents anglophones qui tenaient à ce qu’elle étudie en français. Ce qu’elle a fait, et elle se considère aujourd’hui comme Franco-Ontarienne. Il y a deux mois, elle quittait Edmonton pour suivre ici son mari, muté aux Forces opérationnelles interarmées Nord. « Les francophones sont tellement chaleureux ici, s’exclame Sarah Ellis, je me sens chez nous. »

La collection française, observe-t-elle, commence à se développer. Il y a eu des ajouts récents dans les bandes dessinées et dans les jeux. « Le bibliothécaire, John Mutford, est vraiment ouvert, assure Sarah Ellis, qui a obtenu un baccalauréat en études anciennes (latin, grec) de l’Université d’Ottawa.

Monsieur Mutford est un grand amateur de bande dessinée. Les collections romans graphiques et superhéros de la bibliothèque ont pris énormément d’ampleur dans les dernières années. Le bibliothécaire connaît et aime plusieurs auteurs québécois comme Julie Doucet, Isabelle Arsenault, Michel Rabagliatti et Guy Delisle, qui ont eu une place de choix dans les rayons de la bibliothèque. C’est particulièrement vrai pour Delisle, qu’on retrouve ici abondamment, en anglais et en français.

À l’occasion des Jeux olympiques, son Pyongyang est placé sur un présentoir à l’honneur à l’entrée de la bibliothèque.

Ouverture
Le bibliothécaire John Mutford commande peu de livres en français de son propre chef, mais il se déclare prêt à acquiescer à la très grande majorité des suggestions de titre. Un appel à la communauté francophone n’a pas permis à L’Aquilon de vérifier en profondeur cette assertion, d’autant plus que la bibliothèque ne semble pas appeler les clients pour leur signaler l’arrivée de leur commande. On peut voir que certaines demandes ont abouti, alors que c’est plus mystérieux pour d’autres. D’après Sarah Ellis, les cinq titres francophones ayant été demandés dans les derniers mois ont été commandés.

« Il y a du progrès à faire, constate Lise Picard, sur l’ensemble du catalogue francophone. Il faut commander; quand on commande un livre, on l’obtient. Les gens de la bibliothèque sont très réceptifs et serviables. »

Lise Picard a participé à la création d’un club littéraire avec la collaboration de la bibliothèque, qui a acheté plusieurs exemplaires des mêmes titres afin que des lecteurs puissent lire chacun le sien et échanger leurs commentaires par la suite. Parmi les auteurs de cette section spéciale de la bibliothèque, marquée Book Club, on retrouve Marjane Satrapi, Bernard Weber, Wajdi Mouawad…

Le club de lecture se réunit toutes les six ou huit semaines.Il est ouvert à tous.
Sarah Ellis a une prédilection pour la science-fiction et le fantastique, qu’elle lit habituellement en anglais. Mais c’est en français qu’elle s’est récemment mise à la série de romans de Chloe Neill Les vampires de Chicago. Elle poursuivra bientôt, à distance, des études de maîtrise en techniques de documentation et en bibliothéconomie à l’Université de l’Alberta,

Si vous n’aimez ni la lecture ni les films et que vos amis sont toujours en voyage, vous pouvez toujours aller à la bibliothèque pour profiter de leurs nouvelles lampes de luminothérapie.