Dans le cadre de la plongée d’inspection portuaire, la militaire est appelée à plonger jusqu’à une profondeur de 45 mètres.
Sur 130 militaires et Rangers participant à l’opération Nunalivut dans le secteur de Cambridge Bay, moins de 10 % sont des femmes. Valérie LeClair, plongeuse de métier, est l’une d’entre elles.
À Cambridge Bay, début mars, la température moyenne de l’eau est de trois degrés Celsius. Des plongeurs appartenant à différents corps de police et d’armée, plongeurs de combats, de la Garde côtière canadienne, et même de la GRC sont réunis pour faire des exercices dans le cadre de l’opération Nunalivut, dont les objectifs sont de faire valoir la souveraineté canadienne sur ses régions septentrionales et d’augmenter la capacité d’intervenir en toute situation. La matelot Valérie LeClair les rejoint sous l’eau pour capter des images.
Jusqu’à une profondeur de 15 mètres, explique la capitaine Rachel Lefebvre, responsable des relations publiques, les plongeurs font les exercices de routine de plongée sous glace afin d’apprendre à se repérer rapidement s’ils perdent le trou de vue, et aussi pour être capables d’intervenir en cas d’urgence, que ce soit pour eux ou un coéquipier.
Une femme très active
« C’est sûr que plusieurs membres de ma famille et amis m’ont trouvée folle d’avoir choisi ce métier, s’esclaffe Valérie Leclair. Mais je suis une personne très active, j’aime voyager, ils ont compris que c’était une bonne carrière pour moi. »
La plongée n’était pas au départ une vocation pour la femme originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, dont la mère est Acadienne, mais qui parle très peu français. Ça a plutôt été une spécialisation survenue à la suite de sa formation en sauvetage. Si d’autres femmes suivaient ailleurs au Canada cette formation, elle était la seule dans son groupe. « Je n’ai pas eu de problème à cause de ça, se rappelle-t-elle. Les gars étaient respectueux, ils me traitaient bien. Le métier est peut-être plus dur pour une femme dans certains aspects, parce que ça demande de la force et une bonne masse musculaire. »
Constatant qu’elle aimait la plongée, Valérie LeClair a poursuivi sa formation pour ensuite devenir plongeuse d’inspection portuaire réserviste durant 10 ans dans l’Unité de plongée de la flotte Atlantique, basée à Halifax.
Dans le cadre de la plongée d’inspection portuaire, la militaire est appelée à plonger jusqu’à une profondeur de 45 mètres pour chercher des mines ou des débris, faire des réparations ou même des sauvetages.
« C’est un emploi moins qualifié que plongeur démineur », observe Valérie LeClair.
Trois degrés
Aujourd’hui, Valérie LeClair fait toujours de la plongée, mais depuis 2016, elle est membre des Forces régulière de la Marine en tant que technicienne en imagerie. Son travail consiste en la production et l’archivage d’images fixes et de vidéos dans différentes conditions. Elle est attachée à la base militaire d’Esquimalt, en Colombie-Britannique. En tant que technicienne en imagerie, elle bénéficie d’un laissez-passer valide pour n’importe quelle base militaire canadienne.
À Cambridge Bay, Valérie LeClair a retrouvé son ancienne Unité de Halifax. Faire de la plongée au Nunanut en hiver, ça impressionne drôlement, mais en définitive, l’eau ne peut être plus froide qu’un degré sous le niveau de congélation, qu’on soit au Pôle Nord ou plus au sud. « C’était plus difficile lors de ma formation sur la côte Est durant l’hiver, tempère d’ailleurs la matelot Leclair. Ici, il y a des tentes chauffées pour nous accueillir lorsqu’on sort de l’eau. »
Une des choses les plus difficiles sous l’eau froide, précise-t-elle, c’est que le corps ne fonctionne pas normalement, les doigts sont moins précis. Mais le froid est supportable lorsqu’on est habillé correctement.
L’opération Nunalivut 2018 se poursuit jusqu’au 21 mars 2018.