le Mardi 29 avril 2025
le Jeudi 20 septembre 2018 20:21 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Économie

15e anniversaire du CDÉTNO Crises et succès

15e anniversaire du CDÉTNO Crises et succès
00:00 00:00

Sylvie Francoeur s’est orientée vers l’économie communautaire francophone.

Sylvie Francoeur a dirigé le CDÉTNO, par intérim en 2005/2006 puis comme directrice générale de 2007 à 2011. Elle a auparavant été agente responsable du tourisme pendant deux ans.

Sylvie Francoeur est vraisemblablement la personne ayant fait le plus longtemps partie de l’organisme, lequel a fait sa gestation à la maison Laurent-Leroux mais qui aujourd’hui a pignon sur rue à Yellowknife sur la rue Franklin.

Mme Francoeur a dû affronter les pires crises de l’organisme. Elle explique que lors de son premier mandat, comme directrice par intérim, elle a créé d’urgence un plan de redressement pour réparer les négligences de son prédécesseur qui n’avait pas prélevé les cotisations sur les salaires des employés, et n’avait pas fait de rapports aux bailleurs de fonds.
« Nous étions sur le bord de fermer, explique Sylvie Francoeur, nous devions 100 000 $ à Revenu Canada, qui avait accepté le plan de redressement. »

Division
L’autre crise est survenue vers 2007 alors que Sylvie Francoeur essayait de développer des partenariats dans la communauté francophone, une tâche ardue en raison du climat politique de la francophonie ténoise de l’époque.

« Il a fallu clarifier les mandats, explique-t-elle, préciser qui fait quoi. Ça a été une période difficile, parce que le CDÉTNO avait un mandat à la fois économique et communautaire, ce qui était flou pour certaines personnes. L’argent rentrait, nous avions du succès, certaines personnes craignaient qu’on ne prenne trop de place. »

Climax
Le « climax de cette crise », dixit Mme Francoeur, est arrivé lorsque le président de la Fédération franco-ténoise (FFT), Fernand Denault, a rempli la salle de ses partisans lors de l’assemblée générale annuelle du CDÉTNO de décembre 2007 et s’est fait élire comme président.

Une situation de mainmise et de conflit d’intérêts inacceptable pour le CDÉTNO, qui a annulé l’élection de M. Denault lors de la suite de l’AGA.

« Ça a été conflictuel, très dur pour les personnes, rappelle l’ex-directrice, qui souligne toutefois que le CDÉTNO entretenait de bonnes relations avec les autres organismes francophones à cette époque. »

Redoux
Sylvie Francoeur rappelle également qu’elle avait été embauchée par la FFT pour faire l’étude de faisabilité qui allait donner naissance au Conseil de développement économique, et qu’à l’époque, une de ses recommandations, acceptées par la FFT, était que le CDÉTNO devait être une entité séparée.

Ce plan de partenariat avec la collectivité a néanmoins fini par être mis en œuvre, notamment par celle qui a succédé à Sylvie Francoeur, et a dépassé le strict cadre de la francophonie. On pensera aux projets avec le GTNO, avec la Chambre des mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, avec Denendeh Investment, etc.

« La membriété, dit-elle, c’était super important. »

En 2010, le CDÉTNO a dévoilé un plan d’investissement lors d’une conférence de presse, devant une salle comble. « Nous avions engagé d’excellents consultants pour le faire, dit-elle, c’était un document professionnel, ça a été un beau succès et ça a contribué à la réputation du CDÉTNO. »

Économie communautaire francophone
La vision de Sylvie Francoeur en tant que directrice générale en était une d’économie communautaire francophone.
Cette vision incluait la recherche d’investissements aux TNO, une recherche qui s’est traduite par des voyages exploratoires au Québec et ailleurs.

« L’idée, explique-t-elle, c’était de diversifier l’économie des Territoires en développant des secteurs où les francophones pouvaient se distinguer, comme la pêcherie, le forestier, le tourisme, les nouvelles technologies, les ressources renouvelables. »

Au fil des ans, note-t-elle, le CDÉTNO a mis ses priorités ailleurs que dans le communautaire, un changement d’orientation tout à fait légitime.

Sylvie Francoeur est membre du conseil d’administration de L’Aquilon.