Bob Stewart veut installer les sans-abris hors du centre-ville.
La pierre angulaire du programme électoral de Bob Stewart est de sortir les toxicomanes et les sans-abris du centre-ville. Ce geste permettra de revitaliser le centre-ville, d’y attirer jeunes, commerces et touristes.
« Mon plan, explique M. Stewart, est d’utiliser la portion capital [28 M$] du Plan sur l’itinérance. Ça n’aurait jamais dû être laissé là, mais personne n’avait les connaissances financières pour réaliser à quel point le plan était mal structuré. »
La conséquence, conclut M. Stewart, c’est que la ville a désormais les mains liées avec un bail de cinq ans pour son centre de désintoxication insuffisamment grand pour héberger tous ses pensionnaires potentiels, et qui, de surcroit, garde la problématique au centre-ville.
La solution de M. Stewart est d’utiliser le 28 M$ et de construire, près du Bristol Pit, un ensemble de bâtiments et services pour les sans-abris. Il y aurait, en plus du centre de désintoxication, des bureaux pour tous les organismes qui fournissent les services pour les sans-abris. « Ils pourraient travailler avec eux plus étroitement et aussi constater de visu l’efficacité de leurs programmes, explique le candidat à la mairie. Il y aurait un abri de jour, un magasin général, un endroit pour acheter de l’alcool et éventuellement du cannabis, une maison de transition, etc. »
L’emplacement actuel, note M. Stewart, n’a aucun lieu de transition ni plusieurs des exigences listées dans le Plan. Mais il pourrait servir le temps que la nouvelle structure soit en place, c’est-à-dire environ deux ans. Ensuite, soit le bail est rompu, soit le bâtiment est utilisé par la ville à d’autres fins.
Un effet domino
L’opération précitée aura un effet domino. « Les améliorations pourront ensuite commencer, de dire Bob Stewart. On pourra attirer plus de commerces au centre-ville, du résidentiel aussi. Les commerces améliorent la place où ils se trouvent. »
Ce sera aussi bénéfique pour les touristes, qui, pour l’heure, ne reviennent jamais et ne pensent qu’à sortir de Yellowknife dès qu’ils sont arrivés. « Ils ont peur des gens, ils sont harassés, déplore M. Stewart. »
Il croit qu’ensuite la ville pourrait présenter des programmes d’embellissement des façades, comme il y en a eu il y a quelques années, sans pour autant tout financer, et collaborer à des programmes agricoles qui apporteraient de la végétation. « Mais avant, insiste-t-il, il faut nettoyer, il faut que les gens se sentent en sécurité. »
Attraction
M. Stewart n’entretient pas de grandes espérances sur le projet d’université du gouvernement ténois, qui, croit-il, n’aura pas d’impact majeur sur Yellowknife. Il croit, par contre, que la ville devrait faire des démarches envers les universitaires dans la vingtaine en les attirant par l’aventure, le plein air et la promesse d’un avancement professionnel rapide. « À l’université, dit-il, tu peux avoir accès à 5000 personnes qui passent devant ton kiosque en seulement quelques heures. Ce n’est pas onéreux et c’est facile à faire. La ville aurait dû penser à ça il y a 20 ans. »
Quant aux politiques et règlements en place, M. Stewart considère qu’ils sont adéquats. Hormis ce système de caméras inutile, dit-il. La seule chose qui y manque, c’est du bon sens.
Le candidat à la mairie est horripilé par le traitement que lui ont réservé les médias anglophones, qui le diminuent en référant constamment à lui comme à un propriétaire de bar. « J’ai un diplôme en sciences politiques, martèle-t-il. J’ai été comptable et vérificateur aux TNO et au Nunavut, j’ai été analyste financier supérieur au GTNO. Je suis la seule personne qualifiée à faire ce travail, la seule qui ait l’expertise financière, depuis des décennies, peut-être depuis toujours. »
M. Stewart est fier d’avoir investi un peu de son argent dans une affaire qui vaut aujourd’hui un million de dollars.
« Mon éducation et mon expérience dépassent tout le monde et c’est le temps que les gens voient ça. J’ai eu du succès à tous les niveaux et je livre la marchandise. »