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le Jeudi 22 novembre 2018 16:16 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Francophonie

Vie associative L’APADY à la croisée des chemins

Vie associative L’APADY à la croisée des chemins
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Sans un renouvèlement de son conseil d’administration, l’APADY fermera ses portes le 31 mars 2019.
 

Malgré l’ajout de deux nouveaux administrateurs, l’Association des parents ayants droit de Yellowknife (APADY) fermera ses portes le 31 mars 2019 si davantage de postes ne sont pas pourvus alors qu’Océane Coulaudoux, Alexandre Larouche, Sylvie Savoie et Carolane Héon quitteront le conseil d’administration à la fin de l’année fiscale.
« Je m’étais engagé pour surveiller les travaux de construction, maintenant c’est fait », a fait savoir M. Larouche lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisme, qui a eu lieu le 17 novembre dernier à l’école Allain St-Cyr.
La démission en bloc du conseil avait déjà été annoncée à quelques reprises, a rappelé la présidente, Océane Coulaudoux, lors de l’inauguration du gymnase notamment.

« S’il n’y a pas de nouvelles personnes d’ici le 31 mars, nous devrons faire une résolution pour fermer les livres, a dit Mme Coulaudoux. Une autre entité pourrait ensuite renaitre, avec un mandat différent, plus territorial par exemple. »
« Je suis fière et contente », a dit Sylvie Savoie. « Nous voulions faire l’agrandissement [de l’école Allain St-Cyr], on l’a fait. Je vois la différence que nous avons faite. Je ne veux pas que ça meure cruellement. »
L’APADY est issue du comité de parents d’élèves d’Allain St-Cyr. C’est l’APADY qui a officiellement emmené en cour le gouvernement ténois pour l’obliger à respecter ses obligations en matière de respect des langues officielles.

Un mandat toujours pertinent
L’ancien président de l’APADY, Jacques Lamarche, souhaite la pérennité de l’organisme. Il a rappelé que l’ajout d’un gymnase et de classes à St-Cyr n’était pas son unique mandat, et que son rôle d’outiller et d’informer les parents ayants droit de Yellowknife, de promouvoir la culture francophone, est toujours d’actualité.

La directrice générale de la Commission scolaire des Territoires du Nord-Ouest, Yvonne Careen, a souhaité que l’APADY poursuive son rôle dans un mandat territorial. « Ce n’est pas fini, a souligné Mme Careen, faisant référence au projet d’agrandissement de la garderie Plein Soleil et à celui d’un gymnase à l’école Boréale de Hay River. »
Jean de Dieu Tuyishime, ancien directeur général de la Fédération franco-ténoise (FFT), mais aussi ex-membre de l’APADY a félicité ceux et celles qui ont œuvré dans l’organisation : « C’est beaucoup de temps et d’implication. J’espère qu’on aura une APADY d’une autre façon. »

Pour certains cependant, s’associer aux parents francophones de Hay River n’est pas nécessairement une bonne idée, en raison de la distance, des différences de réalités et de profils.
Enfin, la directrice de la FFT, Linda Bussey, a aussi rendu hommage au « travail incroyable » de l’APADY et suggéré de faire une campagne de recrutement. Cette campagne devrait rendre plus clair le caractère facultatif d’être un parent pour faire partie de l’APADY.

Période de transition
Dans l’expectative de sa fermeture, l’APADY n’a fait aucune demande de subvention pour l’année fiscale 2019-2020 (du 31 mars au 1er avril). Il reste toutefois des fonds pour les activités jusqu’à la fin de l’exercice en cours. « L’absence de demande de financement facilitera la tâche d’un nouveau CA », a postulé Mme Coulaudoux, qui affirme aussi que d’éventuels nouveaux administrateurs pourront conserver ou abandonner à leur convenance les activités de l’organisme, comme la publication des infolettres, la présence au congrès de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF), etc.

Si l’APADY ferme ses portes, il y aura une assemblée générale extraordinaire en avril pour prendre la résolution afférente et décider qui héritera des fonds restants (4800 $), de l’ordinateur et des archives.
Lors de l’AGA, qui a réuni une quinzaine de personnes, deux nouvelles arrivées à Yellowknife se sont ajoutées au CA de l’APADY, Édith Simard et Jane-Ann Swim.

Océane Coulaudoux, Carolane Héon, Alexandre Larouche, Sylvie Savoie et Christine Levesque ont été réélus jusqu’en novembre 2019, mais quitteront en avril prochain. Au moment de mettre sous presse, Christine Levesque n’avait pas encore fait connaitre ses intentions.

Les statuts et règlements de l’organisme ne précisent pas le nombre minimal de personnes que peut avoir son conseil d’administration, mais le quorum ne peut être atteint qu’avec trois personnes ou plus.
Pour faire partie du CA, un individu n’est pas obligé d’être un ayant droit ou un parent. Il suffit d’être résident de Yellowknife et de s’engager à « contribuer à l’actualisation de la mission de l’Association ». Idem pour les membres réguliers, qui seraient actuellement une cinquantaine selon Mme Coulaudoux.

Rétrospective et perspective
L’année 2017-2018 a eu son lot d’activités diverses : Danse ta parentalité, Programme Imagine, ateliers de soccer ou de cuisine, Heure du conte, etc. La plus couteuse (5142 $) a été la venue de l’auteur de bandes dessinées Alex A.
« Un grand succès, a affirmé Océane Coulaudoux. Des francophones mais aussi des anglophones sont venus à sa séance de dédicace. Les commissions scolaires nous ont demandé de faire revenir l’auteur, mais on ne peut pas. »
L’artiste circassien Joey Albert donnera des ateliers à Yellowknife ainsi qu’un spectacle le 8 décembre prochain.
La représentation de la pièce de théâtre mise en scène par l’enseignante Catherine Barlow a été déplacée de février à avril. Un autre spectacle sera annoncé sous peu.

Une capsule vidéo a été tournée et il en reste quatre autres à réaliser. Elles porteront sur l’agrandissement de l’école Allain St-Cyr, les jeunes dans la francophonie et la famille. Ces capsules seront disponibles sur le site Internet de l’APADY.

ACELF
Sylvie Ayotte et Christine Lévesque ont participé au congrès de l’ACELF, qui avait lieu à Moncton. « Nous avons assisté à des ateliers sur comment favoriser la réussite des nouveaux arrivants, a expliqué Mme Lévesque. Nous avons aussi parlé de l’importance de comprendre leur histoire familiale pour faire de meilleures interventions. »
Mme Lévesque a aussi eu l’occasion d’être initiée à des outils d’intégration comme des logiciels pour apprendre la langue.

La présentation du programme Place aux compétences (PAC), axé sur la culture entrepreneuriale et l’implication des élèves et de la communauté a suscité chez elle un grand enthousiasme. PAC est offert dans 93 écoles à travers le Canada et Mme Lévesque aimerait bien avoir ce programme à Yellowknife.

Elle a aussi parlé d’activités de camping dans le gymnase, activités axées sur la musique et la lecture.
« Je suis fier qu’on puisse envoyer des parents là-bas, a dit Jacques Lamarche. Ça revient à notre communauté. »
La participation au congrès de l’ACELF a couté 4066 $.

En 2017-2018, l’APADY a eu des revenus de 26 883 $ et des dépenses de 26 446 $, avec, en définitive, un bénéfice de 437 $.