L’Assemblée générale de 2018 de la FFT est remise à 2019.
L’assemblée générale annuelle de la Fédération franco-ténoise (FFT) qui devait avoir lieu le 8 décembre est reportée au début de l’année 2019. Toutes les activités qui devaient se dérouler cette journée-là sont annulées.
Selon les nouveaux statuts et règlements, votés l’an dernier, il faut que 15 personnes ayant le droit de vote soient présentes ou utilisent des moyens électroniques pour qu’il y ait quorum.
Pour l’obtention du quorum, il aurait fallu que la FFT recrute des membres individuels ou de nouveaux membres associatifs.
Or, en date du 5 décembre, la FFT ne comptait encore aucun membre individuel.
« Nous allons prendre les six prochaines semaines pour vraiment faire une campagne de recrutement de membres individuels, explique la directrice générale de la FFT, Linda Bussey, et d’expliquer pourquoi c’est important. »
La probabilité de ne pouvoir remplir tous les postes d’administration, dont celui de président, pour lequel la FFT n’avait reçu aucune candidature, a aussi pesé dans la balance.
Mme Bussey précise que les états financiers ont été audités et sont approuvés par le CA.
Une nouveauté
Lors de l’AGA 2017, des modifications ont été apportées aux statuts et règlements pour permettre une membriété individuelle.
Un siège d’administrateur est désormais réservé à un membre individuel de Yellowknife, qui doit être élu par les membres individuels de sa collectivité. Les nouveaux statuts et règlements prévoient également qu’advenant la disparition des associations d’Inuvik et de Fort Smith, ce qui est le cas, leur représentation au sein du CA soit dévolue à des membres individuels de ces collectivités, élus par leurs concitoyens respectifs. Hay River est uniquement représentée par son Association franco-culturelle; cependant, des membres individuels de Hay River peuvent théoriquement prendre des sièges dévolus aux collectivités autres que Yellowknife et laissés vacants par un membre individuel ou corporatif.
La membriété est gratuite, et l’approbation par la présidence de la FFT est censée n’être qu’une formalité.
Les nouveaux statuts et règlements et le procès-verbal de l’AGA de 2017 n’ont pas été mis en ligne sur le site de la FFT, en cours de rénovation.
Une annonce tardive
Une campagne de recrutement devait être menée par un comité des statuts et règlements, ce qui n’a pas été fait.
La FFT n’a pas été en mesure de confirmer l’identité de tous les membres de ce comité. « Le comité s’est peut-être réuni deux fois, mais n’a pas continué, explique la directrice générale de la FFT, Linda Bussey. »
Ce n’est que neuf jours avant l’AGA que la FFT a annoncé à Radio Taïga, puis dans les médias sociaux, qu’elle s’ouvrait à la membriété individuelle.
Madame Bussey, rentrée en fonction ce printemps, dit appuyer le concept de membriété individuelle, mais explique avoir eu d’autres priorités,
principalement de soumettre des demandes de subvention à Patrimoine canadien pour les deux prochaines années, d’analyser l’organisme en profondeur, et de recruter un employé à Jeunesse TNO.
« Je n’ai pas choisi de faire une campagne contre la membriété individuelle, souligne Mme Bussey, ce n’est pas que ce n’est pas important. […] J’avoue que la FFT aurait dû faire une campagne de sensibilisation. »
Filtre
Les membres individuels pourraient contribuer à faire des élections du CA un exercice plus représentatif de la population franco-ténoise. Dans l’histoire de la FFT, un grand nombre de présidentes et présidents ont été élus par acclamation.
Cas possiblement unique dans l’histoire de la FFT, il a fallu deux tours en 1999 pour élire André Légaré, qui se mesurait alors à Suzette Montreuil.
« Ç’a été très positif sur le plan démocratique, rappelle M. Légaré, parce que cela a permis aux candidats d’exprimer leur vision des choses. Il faudrait que les associations encouragent plus de candidats à se présenter. »
Auparavant, il fallait l’appui d’une association membre de la FFT pour être candidat au CA de celle-ci. En 2007, Martin Dubeau n’a pu présenter sa candidature, faute d’appui.
Cette condition est maintenant absente de la nouvelle version des statuts et règlements, mais le comité de mise en candidature existe toujours. Sa composition n’a pas été mise à jour pour refléter la membriété hybride. « Ce comité a pour effet de diminuer les candidatures, analyse André Légaré, parce que les gens ne veulent pas voir leur nom filtré par ce comité, qu’ils estiment plus ou moins légitime. Ils veulent directement débattre des grands cas devant l’assemblée. Cet organisme étouffe un peu la liberté des individus à vouloir mettre leur nom de l’avant. »
Selon l’Article 4.3 des statuts et règlements de la FFT, le comité de mise en candidature de la FFT devait annoncer deux mois avant les élections les postes à combler. L’an dernier, une candidature a été oubliée.
Labeur
Que la présidence de la FFT soit issue d’une association membre ou vienne d’un individu, la tâche demeure intense, avec, heureusement, des côtés très positifs.
« C’est beaucoup d’heures les fins de semaine, c’est un peu ingrat », affirme l’ancien président de la FFT, Richard Létourneau, ajoutant, mi-figue mi-raisin, « et tu as des critiques dans le journal. »
Faisant le détail du mandat, M. Létourneau précise que le travail est bénévole hormis un petit montant forfaitaire. Un président est appelé à faire beaucoup de rencontres avec la communauté, avec des politiciens. Comme représentant local de la Fédération des communautés francophones et acadiennes, il doit se rendre à Ottawa pour des rencontres trois fois l’an.
Tout ça suscite des absences au travail, particulièrement difficile pour un enseignant, observe celui dont c’était la profession.
« Par contre, s’enthousiasme-t-il, tu rencontres des personnes exceptionnelles, et tu vois la machine [politique] de l’intérieur. J’ai appris beaucoup. »