Le 4e palmarès des dix personnalités influentes de la francophonie canadienne fait la part belle à trois acteurs de l’Ouest et du Nord :
Yvonne Careen aux Territoires du Nord-Ouest, Justin Johnson au Manitoba et Anne Leis en Saskatchewan.
Trois militants salués pour leur engagement dans les communautés francophones en situation minoritaire.
Lancé en 2015, le Palmarès Francopresse met en lumière des personnalités influentes de la francophonie canadienne. Si l’Ontario français domine logiquement le classement cette année, l’Ouest et le Nord ne sont pas en reste.
15 ans de luttes scolaires qui se concrétisent
Yvonne Careen se bat depuis longtemps pour le développement de l’éducation en français aux Territoires du Nord-Ouest. Aujourd’hui, après des années de batailles judiciaires, elle triomphe avec l’inauguration en novembre dernier d’un gymnase flambant neuf de 1315 m2 à l’école Allain St-Cyr de Yellowknife.
La route aura été longue. Dès 2005, les parents avaient fait la demande d’agrandir l’école, mais il faudra attendre 2012 pour obtenir gain de cause devant les tribunaux. C’était sans compter sur un rétropédalage en 2015, menant cette cause devant le refus d’être entendu par la Cour suprême du Canada. Finalement, un engagement financier de 12,8 millions de dollars du gouvernement des TNO a été conclu en 2016.
Yvonne Careen a œuvré de multiples façons pour l’avancement de l’éducation en français langue première aux TNO : avant tout en tant que parent d’élève, mais aussi en tant que présidente de l’Association des parents ayant droit de Yellowknife (APADY), puis comme directrice de l’école Allain St-Cyr et enfin, comme directrice générale de la Commission scolaire francophone des TNO (CSFTNO) depuis 2014.
Plus d’une décennie d’actions politiques, de collectes de fonds et de combats à la cour aura ainsi porté ses fruits. Un accomplissement qui servira peut-être aussi à l’École Boréale à Hay River, la seconde école francophone des TNO, elle-même en besoin d’agrandissement.
La relève assurée
Dans l’Ouest, c’est le Métis franco-manitobain Justin Johnson qui remporte la palme. Militant convaincu, le jeune homme de 26 ans cumule les responsabilités en tant que directeur général de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM) et vice-président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) depuis 2018. Avant ça, son emploi du temps n’était pas moins chargé puisqu’il présidait le Conseil jeunesse provincial du Manitoba (CJP) et la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF).
Ce fier Métis de la Rivière-Rouge, descendant d’André Beauchemin, membre du gouvernement provisoire de Louis Riel, se dévoue corps et âme pour défendre son identité plurielle. Engagé pour moderniser la Loi sur les langues officielles, il œuvre pour le rapprochement entre les Métis francophones et la francophonie canadienne. Et il suit même une maitrise en gouvernance autochtone à l’Université de Winnipeg. La relève est manifestement assurée !
Pour une vie francophone en pleine forme
Enfin, Anne Leis complète le palmarès pour l’Ouest canadien. La Fransaskoise, déjà nommée en 2017, est une fervente défenseuse d’une communauté francophone en bonne forme. Depuis les années 1990, elle s’engage en tant que parent, militante et experte dans le domaine de la santé.
Celle qui est directrice du Département de santé communautaire et d’épidémiologie du Collège de médecine de l’Université de la Saskatchewan s’active pour assurer le bienêtre des populations francophones et acadiennes vivant en milieu minoritaire.
Présidente depuis plus de dix ans du Réseau santé en français de la Saskatchewan (RSFS), Anne Leis a été élue en 2018 à la présidence nationale de la Société Santé en français (SSF), la deuxième femme nommée à ce poste. Docteure de formation, elle est aussi l’ancienne présidente de la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS).