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le Jeudi 31 janvier 2019 15:48 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Autochtones

Sur les écrans Un documentaire sur le Canol

Sur les écrans Un documentaire sur le Canol
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Pour Norman Yakeleya, les montagnes peuvent te révéler qui tu es, comme individu et comme peuple.

L’histoire du sentier Canol et des jeunes qui le parcourent depuis 14 ans pour renouer avec leur peuple inspire le documentaire In the footsteps off our ancestors, réalisé par Erinn Drage, Nicholas Castel et écrit par Jordan Lennie.

Traversant les monts Mackenzie jusqu’à Ross River, au Yukon, le pipeline a été construit durant la Seconde Guerre mondiale pour acheminer le pétrole de Norman Wells vers l’Alaska et ainsi contribuer à d’éventuels combats avec les Japonais. Avec la fin de la guerre, il est tombé en désuétude et une grande partie du matériel nécessaire à sa construction a été abandonnée sur place.

Le film de Drage et Castel entrecroise des images d’archives, les réflexions des protagonistes du projet et une expédition menée dans le cadre du Canol Trail Youth Leadership Hike.

Une école
C’est en se basant sur la connaissance du terrain des Dénés que l’arpenteur Guy Blanchet aurait déterminé le tracé du pipeline. « Sans les guides dénés, l’armée serait encore perdue là », s’esclaffe le chef de la Nation dénée et producteur associé du film, Norman Yakaleya.

Avec Garth Wallbridge et Joe Handley, Yakaleya a fondé en 2005 le Canol Trail Youth Leadership Hike. Depuis 14 ans, chaque année, il accompagne un groupe de jeunes sur le Canol, qui parcourent une boucle de 40 kilomètres dans les montagnes. Le sentier, lui, s’étire sur 355 kilomètres et est reconnu pour sa difficulté.

Le Canol Trail Youth Leadership Hike est une sorte d’école de leadeurs pour les jeunes, explique Norman Yakaleya. « Faire cette marche, s’enthousiasme-t-il, c’est à propos de vivre tes rêves. Demande-toi quel est ton but dans la vie, qui tu es quand tu marches, comme individu et comme peuple. »


Attitude

Les jeunes, dit-il, voulaient savoir ce que c’était de vivre comme leurs ancêtres. Le documentaire s’attarde davantage à eux et à leur cheminement dans une nature impitoyable qu’à la beauté de ses paysages.

Avant les expéditions, les Ainés regardent les jeunes et déterminent s’ils sont prêts pour l’expédition. « Une question d’attitude », dit Yakaleya.

Deux années de suite, ils ont fermé la porte à Mackenzie, que l’on suit dans In the footsteps…. Une bonne chose, aurait-il avoué après l’expédition; il n’était alors pas prêt.

Postsynchronisation
Nicholas Castel est ontarien et Erinn Drage est originaire de la Nouvelle-Écosse. C’est en tant que voyageurs qu’ils sont initialement venus dans la région.

« Norman nous a demandé de l’aide pour faire connaitre l’histoire du Canol, raconte Erinn. Personne ne savait que ce serait un si gros projet. Mais maintenant, nous avons un film, quelque chose de précieux. »

« J’aimais l’idée que plusieurs générations marchent ensemble et apprennent à se connaitre », explique son collègue.
Selon lui, on peut lire sur le sentier Canol, mais on ne peut véritablement comprendre sa nature avant d’y avoir été.
In the footsteps of our ancestors a été d’abord projeté à Tulita et à Norman Wells, puis à Yellowknife.

Une tournée canadienne est prévue (Ottawa, Edmonton, etc.), mais tous les lieux ne sont pas confirmés. La télévision communautaire de Northwestel présentera le documentaire de mars à mai prochain.

Les réalisateurs cherchent du financement pour réaliser des postsynchronisations de leur œuvre en esclave du Nord et en français.