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le Jeudi 31 janvier 2019 15:56 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Actualités

Si les immigrants s’en mêlaient… Pourquoi célébrer le Mois de l’histoire des Noirs??

Si les immigrants s’en mêlaient… Pourquoi célébrer le Mois de l’histoire des Noirs??
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Est-ce vraiment important, pertinent et utile de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs au Canada ?

Est-ce qu’au-delà du folklore des activités culturelles que l’on arrive à organiser dans les grandes villes, il y a une signification et une portée plus pérenne de ces célébrations ? Est-ce que l’histoire des Noirs aurait été ignorée pour que l’on sente le besoin de la « réhabiliter » ? Il semble que la réponse à toutes ces questions est oui. C’est en effet ce qui a poussé l’Honorable Jean Augustine, la première femme noire élue au Parlement canadien, à introduire une motion à la Chambre des Communes en 1995, motion selon laquelle le mois de février serait désigné officiellement le Mois de l’histoire des Noirs. Une occasion pour en apprendre davantage et souligner les contributions des Noirs à la création de ce patrimoine commun du Canada.

Le 1er
Mathieu da Costa fut le premier Noir à avoir visité le Canada au début des années 1600. On en sait très peu au sujet de Mathieu da Costa, même si son parcours est fascinant. Ce polyglotte parlait français, néerlandais et portugais et aurait servi d’interprète auprès des Premières Nations d’Amérique. Comment peut-on expliquer que son histoire soit si méconnue ? Dans quelles langues ou dialectes communiquait-il avec les Micmacs, et les Montagnais qui habitaient sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent ? Certains ont avancé l’hypothèse que da Costa aurait appris une ou plusieurs langues autochtones lors de séjours antérieurs dans les Amériques avant d’accompagner Pierre Dugua de Mons et Samuel de Champlain dans leurs voyages en Acadie et dans la vallée du Saint-Laurent. Le parcours de Mathieu da Costa est mentionné de manière anecdotique dans un contrat signé avec Pierre Dugua et dans une attestation d’emprisonnement. Il aurait commis des « insolences » pour mériter cet emprisonnement, cette impertinence laissant supposer un franc-parler et un esprit indépendant. Le fait que l’histoire de cet homme, qui aurait joué un rôle aussi important au début de la colonisation, ne soit pas mieux documentée démontre que l’histoire du Canada n’est pas inclusive. Il y a lieu de se demander si da Costa est un cas isolé ou si d’autres figures marquantes de l’histoire canadienne n’ont pas eu la place qu’elles méritaient dans les livres d’histoire. Cela me réconcilie avec l’idée de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs.

Connaissance de l’histoire
Ce n’est pas un repli identitaire ou communautariste, c’est une occasion d’améliorer notre connaissance de l’histoire, notre histoire globale qui ne nous divise pas, au contraire : elle fait converger toutes les communautés qui ont façonné la riche diversité canadienne. Dans la même veine, on célèbrera l’inclusivité avec la Journée internationale de la femme le 8 mars, la Fierté gaie, le mois de mai dédié au patrimoine asiatique et le 21 juin, la Journée nationale des peuples autochtones.

Au cours de ce mois de février, je vais mettre en vedette plusieurs personnalités, qui témoignent de la longue et riche histoire des Canadiens noirs et de leur contribution dans la fondation, la croissance et l’évolution du Canada.