Un passé pas toujours glorieux
Pendant ce Mois de l’histoire des Noirs, il est tentant de se limiter aux célébrations et aux activités qui soulignent le patrimoine des Canadiens noirs d’hier et d’aujourd’hui. Mais il ne faudrait pas escamoter les périodes sombres de cette histoire. On ne peut pas ignorer par exemple que l’esclavage a été pratiqué au Canada. On voudrait que le Canada ait toujours été du bon côté de l’histoire en se remémorant uniquement des récits glorieux du chemin de fer clandestin qui permettait aux esclaves du sud des États-Unis de fuir vers des États libres du Nord et au Canada. Un exemple frappant de la tendance à « trier » les faits historiques est la déclaration du premier ministre Harper, qui une année après avoir présenté des excuses officielles pour les sévices infligés aux écoliers dans les pensionnats autochtones, soutenait que « nous n’avons aucun antécédent de colonialisme ». Il en va de même de l’esclavage au Canada qui, bien que moins répandu qu’aux États-Unis, fait partie de l’histoire des Noirs. Il est intéressant de relire le récit de la pendaison d’Angélique, cette esclave qui aurait déclenché un incendie majeur à Montréal en 1734 en signe de rébellion. L’histoire de Chloé Cooley, dont la résistance a inspiré le mouvement antiesclavagiste, vaut aussi la peine d’être mentionnée.
La ségrégation raciale
The Little Black School House, documentaire réalisé en 2007, relate l’histoire de ces femmes et hommes qui ont fréquenté les écoles réservées aux Noirs. Il est rare d’entendre dire que jusqu’au milieu du XXe siècle, dans deux provinces canadiennes, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario, les élèves de race blanche et les élèves de race noire pouvaient légalement être séparés dans des écoles distinctes, une manifestation de discrimination raciale légale de l’histoire canadienne. La dernière école de ce genre a fermé en 1965 en Ontario et en 1983 en Nouvelle-Écosse, d’après ce documentaire. Cette ségrégation dans le système éducatif s’appliquait à d’autres services publics et des témoignages troublants font état de familles noires qui n’ont pas pu acheter des maisons à Windsor en Ontario en raison de clauses restrictives empêchant les Noirs et les Juifs d’acquérir une propriété.
Plus près de nous
Le site canada.ca/fr répertorie les biographies de personnalités noires qui ont contribué de façon remarquable à l’établissement, à la croissance et au développement du Canada.
La sénatrice Anne Clare Cools représentant la circonscription de Toronto-Centre-York, est née en 1943 à la Barbade. Sa famille a immigré au Canada quand elle avait 13 ans. Elle est la première personne noire nommée au Sénat du Canada et la première femme noire sénatrice en Amérique du Nord. De 1984 à 2004, La sénatrice Cools siégeait sous la bannière libérale. Après avoir brièvement fait partie du caucus conservateur, elle a choisi de siéger comme sénatrice indépendante depuis 2007, jusqu’à sa retraite du Sénat à l’été 2018.
Avant d’entrer au Sénat, la sénatrice Cools a œuvré dans le domaine social. Elle a été dans le feu de l’action de la lutte intellectuelle contre le racisme à Montréal dans les années 1960. En 1974, en véritable pionnière dans la lutte contre les violences conjugales et familiales, elle a fondé un des premiers refuges des femmes victimes de violence domestique, Women in Transition Inc., et elle en a assumé la direction. Elle a œuvré à la mise sur pied de beaucoup d’autres refuges en Ontario et au Canada. En 1977, elle a coorganisé la première conférence sur la violence domestique au Canada, appelée Couples en crise. La sénatrice Cools a fait un travail colossal, avançant la cause des femmes, des hommes et des familles en conflit tout au long de sa carrière. Elle s’est attiré les foudres des féministes quand elle a plaidé pour les droits des pères dans la problématique du droit de garde des enfants. Elle a activement participé au comité sénatorial qui a produit le rapport Pour l’amour des enfants.
Durant les années 1970, la sénatrice Cools a supervisé des étudiants en service social de différents collèges, de l’Université Ryeson, du Collège Seneca et de la Faculté de service social de l’Université de Toronto. Elle a codirigé la première thèse doctorale sur la violence domestique écrite par un étudiant de l’Université de York. Elle a aussi collaboré à plusieurs recherches doctorales du Département de psychologie de l’éducation et du counseling de l’Université McGill. Elle est récipiendaire de nombreux prix attestant de son implication sociale et de sa longue carrière politique.
Un passé pas toujours glorieux
Pendant ce Mois de l’histoire des Noirs, il est tentant de se limiter aux célébrations et aux activités qui soulignent le patrimoine des Canadiens noirs d’hier et d’aujourd’hui. Mais il ne faudrait pas escamoter les périodes sombres de cette histoire. On ne peut pas ignorer par exemple que l’esclavage a été pratiqué au Canada. On voudrait que le Canada ait toujours été du bon côté de l’histoire en se remémorant uniquement des récits glorieux du chemin de fer clandestin qui permettait aux esclaves du sud des États-Unis de fuir vers des États libres du Nord et au Canada. Un exemple frappant de la tendance à « trier » les faits historiques est la déclaration du premier ministre Harper, qui une année après avoir présenté des excuses officielles pour les sévices infligés aux écoliers dans les pensionnats autochtones, soutenait que « nous n’avons aucun antécédent de colonialisme ». Il en va de même de l’esclavage au Canada qui, bien que moins répandu qu’aux États-Unis, fait partie de l’histoire des Noirs. Il est intéressant de relire le récit de la pendaison d’Angélique, cette esclave qui aurait déclenché un incendie majeur à Montréal en 1734 en signe de rébellion. L’histoire de Chloé Cooley, dont la résistance a inspiré le mouvement antiesclavagiste, vaut aussi la peine d’être mentionnée.
La ségrégation raciale
The Little Black School House, documentaire réalisé en 2007, relate l’histoire de ces femmes et hommes qui ont fréquenté les écoles réservées aux Noirs. Il est rare d’entendre dire que jusqu’au milieu du XXe siècle, dans deux provinces canadiennes, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario, les élèves de race blanche et les élèves de race noire pouvaient légalement être séparés dans des écoles distinctes, une manifestation de discrimination raciale légale de l’histoire canadienne. La dernière école de ce genre a fermé en 1965 en Ontario et en 1983 en Nouvelle-Écosse, d’après ce documentaire. Cette ségrégation dans le système éducatif s’appliquait à d’autres services publics et des témoignages troublants font état de familles noires qui n’ont pas pu acheter des maisons à Windsor en Ontario en raison de clauses restrictives empêchant les Noirs et les Juifs d’acquérir une propriété.
Plus près de nous
Le site canada.ca/fr répertorie les biographies de personnalités noires qui ont contribué de façon remarquable à l’établissement, à la croissance et au développement du Canada.
La sénatrice Anne Clare Cools représentant la circonscription de Toronto-Centre-York, est née en 1943 à la Barbade. Sa famille a immigré au Canada quand elle avait 13 ans. Elle est la première personne noire nommée au Sénat du Canada et la première femme noire sénatrice en Amérique du Nord. De 1984 à 2004, La sénatrice Cools siégeait sous la bannière libérale. Après avoir brièvement fait partie du caucus conservateur, elle a choisi de siéger comme sénatrice indépendante depuis 2007, jusqu’à sa retraite du Sénat à l’été 2018.
Avant d’entrer au Sénat, la sénatrice Cools a œuvré dans le domaine social. Elle a été dans le feu de l’action de la lutte intellectuelle contre le racisme à Montréal dans les années 1960. En 1974, en véritable pionnière dans la lutte contre les violences conjugales et familiales, elle a fondé un des premiers refuges des femmes victimes de violence domestique, Women in Transition Inc., et elle en a assumé la direction. Elle a œuvré à la mise sur pied de beaucoup d’autres refuges en Ontario et au Canada. En 1977, elle a coorganisé la première conférence sur la violence domestique au Canada, appelée Couples en crise. La sénatrice Cools a fait un travail colossal, avançant la cause des femmes, des hommes et des familles en conflit tout au long de sa carrière. Elle s’est attiré les foudres des féministes quand elle a plaidé pour les droits des pères dans la problématique du droit de garde des enfants. Elle a activement participé au comité sénatorial qui a produit le rapport Pour l’amour des enfants.
Durant les années 1970, la sénatrice Cools a supervisé des étudiants en service social de différents collèges, de l’Université Ryeson, du Collège Seneca et de la Faculté de service social de l’Université de Toronto. Elle a codirigé la première thèse doctorale sur la violence domestique écrite par un étudiant de l’Université de York. Elle a aussi collaboré à plusieurs recherches doctorales du Département de psychologie de l’éducation et du counseling de l’Université McGill. Elle est récipiendaire de nombreux prix attestant de son implication sociale et de sa longue carrière politique.