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le Jeudi 25 avril 2019 16:25 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Francophonie

Modernisation de la Loi sur les langues officielles Table ronde à Yellowknife

Modernisation de la Loi sur les langues officielles Table ronde à Yellowknife
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Les Franco-Ténois adoptent les positions des organisations francophones nationales.

Il semble que les associations franco-ténoises s’en tiendront aux revendications des grandes organisations nationales francophones lors de la rencontre avec le comité de modernisation de la Loi sur les langues officielles (LLO), qui sera de passage à Yellowknife le 30 avril prochain, dans le cadre d’une tournée nationale.

La rencontre aura lieu à la Yellowknife Senior’s Society à 13 h. Théoriquement, l’accès est réservé aux invités, mais à Regina, où la même consultation a eu lieu le 17 avril, 35 % des participants se sont inscrits sur place, à la dernière minute, assure le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard.

L’ACF est l’organisme porte-parole des francophones de la Saskatchewan.

Selon Jeremy Ghio, attaché de presse de la ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie Mélanie Joly, un sous-ministre et des fonctionnaires chargés de la modernisation de la Loi seront sur place à Yellowknife pour recueillir les témoignages.

La ministre Joly ne se déplace que pour les forums qui ont lieu dans les grands centres (Moncton, Vancouver, etc.) et qui sont accessibles en ligne.

Cinq thèmes seront abordés, dont le numérique et les institutions fédérales.

Stratégie
La Fédération franco-ténoise (FFT) n’a pas encore indiqué les revendications qu’elle proposera. Une rencontre des directeurs généraux des organisations francophones est prévue le 29 avril pour leur permettre de mieux préparer leur stratégie.

La directrice générale de la FFT, Linda Bussey, n’a reçu son invitation que le 18 avril.

« Nous voulons être un porte-parole pour tout le monde », dit-elle.

L’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) fait partie des organismes invités. « L’AFCY travaille de concert avec la FFT pour développer sa position sur les langues officielles, de dire son président, Jacques-Benoît Roberge. C’est la FFT qui devrait être notre principal porte-parole », dit-il. « Il ne faudrait pas se surprendre que l’AFCY et la FFT adoptent la position prise par la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) », ajoute-t-il.

Cette position a été rendue publique le 5 mars dans le document La FCFA passe à l’action : proposition d’un nouveau libellé de la Loi sur les langues officielles.

Une des principales demandes de la FCFA est que ce soit le Conseil du Trésor qui soit chargé de l’application de la Loi sur les langues officielles. Elle demande aussi qu’une obligation de consulter les communautés de langues officielles en situation minoritaire soit incluse dans la loi, avec obligation de tenir compte des dites consultations.

La FCFA demande aussi la création d’un tribunal des langues officielles.

Éducation
Le président de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO), Simon Cloutier, a fait savoir à L’Aquilon que la CSFTNO est en accord avec les revendications de la Fédération nationale des commissions scolaires francophones (FNCSF) et présentera les mêmes arguments lors de la table ronde du 30 avril prochain.

La FNCSF demande entre autres l’appui financier du gouvernement fédéral à l’éducation dans la langue de la minorité, de la petite enfance au postsecondaire.

L’organisme et plusieurs de ses membres ont contribué financièrement à l’élaboration de la position de la FCFA.

Canadian Parents for French
Canadian Parents for French (CPF) est un organisme qui fait la promotion de l’éducation bilingue.

La directrice générale et le président de la section ténoise de CPF, Jessica Payeur et Jeff McConomy, ont été invités à la table ronde du 30 avril. Dans les grandes lignes, la revendication de CPF est d’étendre la protection de la LLO aux non-ayants droit, par exemple l’accès à l’enseignement du français.

À Regina

« Je n’ai aucun doute que les fonctionnaires nous ont entendus et que nous nous sommes bien exprimés », commente le président de l’ACF, Denis Simard, le lendemain de la table ronde de Regina. « Mais j’ai hâte de savoir ce que ça va donner concrètement. »

M. Simard fait observer, sans donner plus de détails, que l’identité du prochain gouvernement aura un impact sur la profondeur et la direction que prendra la prochaine mouture de la LLO.

Selon son analyse, aux prochaines élections, la plateforme politique de tous les partis politiques devrait contenir une position sur la réforme de la LLO.

L’ACF appuie les revendications de la FCFA. M. Simard cite le transfert de l’application de la LLO au Conseil du Trésor, et la transparence et la reddition de comptes sur les sommes versées par le fédéral aux provinces et aux territoires.

Mais il y a aussi des revendications propres à l’Assemblée fransaskoise.

Le cours en français a récemment été aboli à l’école de formation de la Gendarmerie royale du Canada.
« Ils vont mettre une option bilingue, et une possibilité de cours d’anglais avant le début de la formation », note Denis Simard, qui dénonce la situation.

« On minimise la place du français. Nous voudrions que les anglophones apprennent le français. […] Je suis tanné de me justifier. Je suis Canadien, je suis Saskatchewanais. La loi devrait aider mon développement. »

Il n’existe pas de loi provinciale sur les langues officielles en Saskatchewan, souligne M. Simard, mais une politique des services en français et un bureau des affaires francophones.

Agenda
La dernière consultation doit avoir lieu le 3 mai à Iqaluit. Elle sera suivie, les 27 et 28 mai, à Ottawa, d’un symposium sur les langues officielles.

Parallèlement au ministère du Patrimoine, des comités du Sénat et de la Chambre des communes, ainsi que le commissaire aux langues officielles, préparent leurs positions sur la modernisation.
En juin, dit Jeremy Ghio, un rapport faisant état des consultations et des propositions pour modifier la loi sera déposé.
Il faudra ensuite attendre après les élections pour appréhender le sort de la modernisation de la LLO.