le Lundi 21 avril 2025
le Jeudi 29 août 2019 15:16 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Politique

Élections territoriales Faciliter la participation des électeurs

Élections territoriales Faciliter la participation des électeurs
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 Les citoyens des Territoires du Nord-Ouest sont appelés aux urnes le 1er octobre. Afin de contrer des taux de participation électorale parfois anémiques, Élections TNO déploie un train de mesures pour que les Ténois votent. Tour d’horizon.
« Aux élections de 2015, 80 % des électeurs de 18 à 35 ans ne se sont pas prévalus de leur droit de vote », constate la directrice générale des élections des TNO, Nicole Latour, qui souhaite que cette tendance soit renversée cet automne.
Une campagne de relation publique déclinée par un mot-clic sur les réseaux sociaux (#TruandNoMore) a aussi été lancée pour encourager le vote des jeunes.

S’inscrire
Toute personne de plus de dix-huit ans résidant aux TNO depuis six mois ou plus et qui détient la citoyenneté canadienne a le droit de voter aux élections législatives territoriales. Il faut cependant être inscrit sur la liste électorale.
Il est désormais possible de s’inscrire en ligne sur le site d’Élections TNO (electionsnwt.com) où un formulaire peut être rempli et soumis directement sur l’interface.
« Si les gens ne sont pas à l’aise avec l’inscription en ligne, ils peuvent toujours se rendre au bureau du directeur du scrutin de leur circonscription électorale à compter du 1er septembre », précise Nicole Latour.
« L’inscription sur la liste électorale, c’est comme pour le permis de conduire : on ne peut qu’en avoir une seule, poursuit la directrice générale des élections. Si vous avez déménagé ou si votre nom a été légalement changé depuis les dernières élections, vous devez mettre vos informations à jour. »
Une preuve d’identité et une preuve de résidence sont nécessaires pour s’inscrire. Un permis de conduire des TNO valide peut remplir ces deux fonctions.

Vote en ligne
Pour la première fois cette année, il sera possible de voter en ligne par l’entremise d’un système développé spécifiquement pour les TNO.
« Je pense qu’il s’agit d’une initiative qui a été bien accueillie. Cela répond à un besoin. Beaucoup de nos jeunes qui sont aux études résident à l’extérieur du territoire. Nous avons aussi un nombre important de citoyens qui travaillent sur des sites en milieux isolés, comme des travailleurs miniers, par exemple, alors c’est nécessaire d’avoir des options pour permettre à ces gens d’exercer leur droit de vote. Dans le passé – et d’ailleurs c’est toujours disponible – les électeurs pouvaient se prévaloir d’un vote par la poste, mais ce système a connu des ratés. Des bulletins de vote nous sont parvenus après la date du scrutin. »
Selon la directrice générale des élections, un vote en ligne est approprié pour un scrutin où une petite population d’électeurs est disséminée sur un très vaste territoire. Si le vote en ligne présente des risques il s’agit, pour Nicole Latour d’un risque calculé. Et la petite taille de la population des TNO permet ce genre d’expérience.
« Nous avons un peu moins de 30 000 électeurs à la grandeur du territoire. Nous sommes comme une petite municipalité, en somme. Parfois il y a des avantages à être petits. Dans ce cas-ci, nous pouvons être des pionniers parce que nous ne faisons pas face aux mêmes défis que les plus grandes provinces et que nous ne sommes pas particulièrement à risque [d’être visé par des pirates informatiques]. »
Des tests ont été effectués pour mettre à l’épreuve la sécurité du système qui, aux dires d’Élections TNO, ont été relevés haut la main.
Le système, nommé Electorhood, requiert une double identification : l’une pour s’inscrire et une autre pour voter. Le code remis à l’électeur pour voter est unique et connu exclusivement de l’électeur. « Toute irrégularité serait très facile à relever, elle apparaitrait à peu près immédiatement […] Je ne dirai jamais que le processus est sûr à 100 %. Rien n’est jamais certain. Mais, vous savez, le bon vieux système aussi est sujet à des fraudes électorales. Il y a certainement eu des cas de fraude impliquant le système de vote par la poste ou au bureau de scrutin. »
La directrice générale des élections invite les citoyens qui redoutent le vote en ligne à voter dans l’urne comme avant.
Ce ne sera pas non plus tout à fait une première. Bien qu’il ne s’agissait pas d’une élection législative, lors du référendum sur la réforme du mode de scrutin de l’Île-du-Prince-Édouard tenue en 2016, le vote en ligne était également offert. C’est la même technologie employée à l’Ile qui a été retenue pour les élections territoriales.

Devenir candidat
Si vous avez la qualité d’électeur, alors vous avez également le droit de vous présenter aux élections.
Il suffit de colliger l’appui de quinze résidents de la circonscription dans laquelle on souhaite se présenter et de payer un dépôt de 200 $ pour présenter une candidature. On doit également désigner un représentant officiel, un rôle administratif.
Le dépôt sera remis au candidat lorsque son bilan financier de campagne est déposé auprès d’Élections TNO, et ce sans égard au nombre de voix accordées.
« Vous n’avez même pas besoin d’habiter la circonscription dans laquelle vous souhaitez vous présenter. D’ailleurs il arrive fréquemment que des élus ne résident pas dans la circonscription qu’ils représentent », note Mme Latour.
Dans la 18e Assemblée qui vient de se clôturer, c’était par exemple le cas du député d’Inuvik Booth Lake, Robert C. McLeod, qui résidait dans la circonscription voisine d’Inuvik Twin Lake. On pourrait aussi citer Herb Nakimayak, député de Nunakput, la circonscription la plus septentrionale du territoire, dont la résidence permanente est située dans la capitale.

Services en français
L’interface du système de vote en ligne développé pour élections TNO est bilingue, mais qu’en est-il du reste de la machine qu’est Élections TNO ? Les résidents francophones pourront-ils interagir en français d’un bout à l’autre avec l’agence responsable d’organiser le scrutin ?
Selon Nicole Latour, tous les documents électoraux sont disponibles en français et en anglais. Cependant, elle admet que le recrutement de personnel bilingue est parfois ardu. « Nous faisons l’effort, mais nous n’arrivons pas toujours à embaucher du personnel bilingue dans chaque bureau de scrutin. Nous offrons un bonus au bilinguisme, mais ça ne suffit pas toujours. »
« Nous recevons assez peu de demandes pour des services en français », note la directrice générale des Élections qui ajoute qu’il y a davantage de locuteurs de langue esclave, de tli?cho et de tagalog (une langue des Philippines) qui résident aux TNO.
Après vérification, au recensement de 2016, le français (1240 locuteurs en excluant les anglophones francophiles) était la seconde langue la plus parlée aux TNO, derrière l’anglais (39 875). Le tli?cho (1 020), l’esclave du sud et du nord (945) sont respectivement les troisième et quatrième langues les plus parlées, alors que le tagalog, qui n’est pas une langue officielle, est parlé par 745 Ténois.