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le Jeudi 3 octobre 2019 15:34 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Francophonie

41e AGA de la FTT Des seuils de représentation abaissés

41e AGA de la FTT Des seuils de représentation abaissés
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Le déficit budgétaire est comblé. De grands projets sont au cœur des priorités de la FFT.
 

Moins de membres sont désormais requis pour adopter les grandes orientations de l’organisme porte-parole de la francophonie des Territoires du Nord-Ouest. À l’occasion de sa 41e assemblée générale annuelle, la Fédération franco-ténoise (FFT) a adopté des modifications à ses règlements, notamment en abaissant le quorum d’assemblée.
L’assemblée, qui s’est déroulée au Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles, à Yellowknife, le 28 septembre, a duré près de trois heures et a réuni moins d’une vingtaine de membres.
Alors que les statuts et règlements adoptés en 2017 prévoyaient qu’un minimum de 15 membres était nécessaire pour tenir une assemblée, désormais, il suffira de dix personnes pour lancer les assises. C’est-à-dire que, si les sept membres du conseil d’administration sont réunis, la présence de trois membres réguliers supplémentaires suffit pour tenir un vote.

La directrice générale de la FFT, Linda Bussey, admet que le nouveau seuil minimal permet la tenue d’assemblées où le conseil d’administration adopterait seul des propositions sans l’appui d’une minorité de membres présents. Mais, dit-elle, cette problématique avait échappé aux administrateurs de la FFT qui l’ont mise de l’avant. L’intention était d’éviter que des assemblées soient annulées, faute d’un nombre suffisant de participants.
« L’objectif n’était pas d’avoir un pouvoir ou une force centrale, se défend Mme Bussey. On n’en a même jamais discuté. Je suis certaine que le conseil d’administration n’avait pas envisagé ça de cette façon, parce que ce que l’on voulait, c’était vraiment de s’assurer qu’on puisse continuer à progresser. »
Parmi les autres modifications suggérées, celle visant la rémunération du représentant de la FFT à la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada (FCFA) n’a pas été retenue par les membres présents. Certaines personnes ont remis en question le choix de ne rémunérer que le délégué de la FCFA alors que la FFT a des représentants à plusieurs tables nationales, notamment dans les domaines de la santé, de la jeunesse ou de la culture.
« Je suis consciente que je suis en conflit d’intérêts sur cette question », a ainsi commenté la déléguée territoriale à la Société Santé en français, Roxanne Valade. « Mais, moi, j’ai demandé à plusieurs reprises d’être indemnisée pour mes déplacements. »


Irrégularités

L’adoption des modifications aux règlements de l’organisme s’est faite de façon irrégulière. Alors qu’il faut normalement annoncer un projet de modification des règlements dans l’avis de convocation de l’assemblée, l’avis envoyé aux membres en aout ne comprenait pas de telle annonce.
Les membres réunis au musée Prince-de-Galles ont su le jour même que des modifications règlementaires étaient à l’ordre du jour. Dans le cahier d’assemblée remis aux participants, on retrouvait un exemplaire du projet de règlement suggéré par le conseil d’administration, mais pas d’exemplaire du règlement en vigueur.
Même si elle convient que la procédure n’a pas été suivie à la lettre, Mme Bussey estime que les changements proposés ont été bien expliqués aux membres présents et que leur adoption a été faite en toute connaissance de cause au terme d’une discussion animée avec les membres présents.
« Il y a eu des discussions intéressantes et les gens savaient pour quoi ils votaient », juge-t-elle.
« Dans le futur, promet la directrice générale, quand il y aura des changements administratifs, ils seront envoyés aux membres au moins dix jours avant l’AGA. »

Priorités
L’assemblée a également adopté en bloc les priorités pour l’année 2019-2020. Sans surprise, la création du futur centre communautaire francophone apparait comme un enjeu majeur du mandat en cours. Les attentes restent toujours très grandes, puisque Yellowknife reste la seule capitale d’une province ou d’un territoire canadien à ne pas posséder une telle institution.
Même si le besoin est palpable, pas question de se précipiter puisque la directrice générale de la FFT, Linda Bussey, rappelle l’importance de la participation de la communauté afin que celle-ci puisse jouir d’un centre à son image.
Autre projet d’envergure : les Jeux de la francophonie de 2023. La FFT soutient la candidature de Yellowknife à ces jeux et les augures sont bons, puisque, selon la FFT, la capitale territoriale serait la seule municipalité à avoir déposé sa candidature. Pour la prochaine échéance dans la course à l’obtention des jeux, il faudra patienter jusqu’au mois de novembre.
« C’est à ce moment que nous saurons si notre candidature est retenue », affirme Linda Bussey.
Avec l’intention de faire bonne figure auprès du comité organisateur, la FFT se concentrera à mobiliser une délégation ténoise record aux Jeux de 2020 qui se tiendront à Victoria, en Colombie-Britannique.

Par et pour les jeunes
Les jeunes des TNO sont décidément mis au cœur des changements à venir avec l’élection d’un nouveau conseil à Jeunesse TNO, des tournées dans les écoles et la production de contenu radiophonique exclusivement dédié à la jeunesse.
Anusha Sivakumar, qui siège au conseil de direction de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) affirme qu’il y a eu une vraie concertation : « toutes ces idées viennent des jeunes. Après, c’est aux adultes de s’assurer qu’elles soient mises en place », détaille-t-elle.
Le nouveau coordonnateur de Jeunesse TNO, Xavier Archambault, estime que l’année à venir servira surtout à mobiliser les jeunes et à définir les grands projets qui leur tiennent à cœur. Il ajoute qu’il y aura une concertation dans les communautés et pas seulement à Yellowknife. Son objectif est d’établir des orientations en consultant tous les jeunes des TNO âgés de 14 à 25 ans.
« J’aimerais que les jeunes à partir de 12 ans puissent être consultés, ajoute-t-il, pour davantage d’inclusivité. »

Excédent budgétaire
Sur le plan de la santé financière de l’organisme, la FFT a remis des états financiers imprimés à l’encre noire.
Le déficit enregistré l’an dernier a été largement comblé. En 2018-2019, la Fédération franco-ténoise a dégagé un surplus de près de 45 000 dollars.

Peu de mobilisation
Il s’agissait de la seconde assemblée générale de la FFT tenue depuis que l’organisme porte-parole des Franco-Ténois permet aux individus d’adhérer à l’organisme.
Or, force est de constater que la mobilisation n’était pas au rendez-vous.
L’assemblée a réuni huit « membres réguliers individuels », soit des citoyens franco-ténois indépendants qui ne sont pas délégués par des organismes francophones.
La directrice générale Linda Bussey le reconnait : la FFT n’a pas fait assez de recrutement, mais elle affirme que les choses vont évoluer.
« On va faire une plus grosse campagne dans les mois à venir », annonce-t-elle.

Avec la participation de Batiste Foisy