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le Jeudi 3 octobre 2019 15:36 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Francophonie

41e AGA de la FFT Fort Smith et Inuvik perdent leur représentation

41e AGA de la FFT Fort Smith et Inuvik perdent leur représentation
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Trois postes au conseil d’administration de la FFT devaient être pourvus, dont ceux réservés à Inuvik et à Fort Smith.
Or, seulement des candidats de Yellowknife et de Hay River se sont présentés.

Lors de l’Assemblée générale annuelle de la FFT, sa directrice générale Linda Bussey a fait savoir que deux communautés sur quatre avaient perdu leur représentation au conseil d’administration de la Fédération franco-ténoise. En effet, Inuvik et Fort Smith se retrouvent orphelines lors de cette AGA. Si une enseignante de français de l’école Boréale s’est dite intéressée à devenir la représentante de Fort Smith, la tâche s’annonce plus compliquée qu’il n’y parait : n’étant pas membre régulière, mais déléguée, son statut ne lui permet pas, pour le moment, d’avoir accès à cette position.

Récemment, les deux dernières associations francophones ont été dissoutes dans ces communautés et, depuis, il est « très difficile de faire du recrutement » comme le concède Linda Bussey. La cause ? « Les gens sont épuisés. Ce sont toujours les mêmes bénévoles qui s’impliquent, il n’y a pas de relève », note-t-elle. La FFT essaie tant bien que mal de remobiliser les troupes en organisant des activités, comme avec un souper de homard à Fort Smith il y a quelques semaines, mais, ses membres le savent : la tâche est immense.


Des efforts peu payants pour le moment

Marie-Christine Aubrey reconnait volontiers les efforts de la FFT en matière de mobilisation, elle sait aussi qu’il va être très difficile de trouver quelqu’un pour Fort Smith. Celle qui a dirigé l’association francophone dans cette communauté pendant 20 ans en sait quelque chose : « Autrefois, les gens venaient et repartaient de Fort Smith, des gens très impliqués dans l’association ont déménagé, je me suis pratiquement retrouvée toute seule et j’ai dû remonter l’association deux fois. Je me suis brulée, car j’avais un emploi à temps plein à côté et mes enfants, j’étais aussi sur trois autres comités. Je me souviens avoir fait des demandes jusqu’à minuit, car personne d’autre ne les faisait. On a beau être passionné, mais quand on est épuisé, on ne peut pas continuer », confie-t-elle. Une chose est sure : elle ne voit pas comment remédier à la situation sans envoyer un employé rémunéré de la FFT afin d’organiser des activités à Fort Smith.

Même son de cloche du côté de Richard Létourneau, qui a habité 15 ans à Inuvik : « les bénévoles seuls ne peuvent pas soutenir une association, cela prend une personne qui est payée pour s’assurer que les activités aient lieu au quotidien et que la paperasse soit faite, signale-t-il. Il y a des tâches administratives ingrates, comme dans toutes les administrations ». Mais la réalité de la question budgétaire se heurte à la volonté : « s’il n’y a pas assez de budget pour un poste à temps plein, c’est très difficile de faire du recrutement à l’extérieur », poursuit l’ancien président de l’Association des francophones du Delta du Mackenzie. Et puis il y a aussi, comme à Fort Smith, le problème de la population de passage : les gens arrivent et repartent « à Inuvik particulièrement, beaucoup plus qu’ailleurs aux TNO », affirme-t-il.

Si pour l’instant la situation ne semble pas se débloquer, Marie-Christine Aubrey reste tout de même positive. « Cette année, six nouveaux couples, exogames et francophones sont arrivés à Fort Smith et ont l’intention de rester. Cela me redonne de l’espoir. »