L’ancienne directrice générale par intérim de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) aurait effectué des retraits en espèces avec la carte de crédit de l’organisme. C’est, à tout le moins, ce qu’allègue le président de l’Association qui a fait une mise à jour sur la situation de l’organisme, deux mois après le licenciement de la directrice.
Lors d’une entrevue téléphonique à l’émission matinale Bonjour, là ! de Radio Taïga, le 23 janvier, le président de l’AFCY, Jacques-Benoît Roberge, a évoqué cette situation alors qu’il était appelé a expliquer le genre de « dépenses irrégulières » qu’on reprochait à l’ex-employée.
« Lorsqu’il y a des retraits qui sont faits sur une carte de crédit, ça attire l’attention, surtout lorsque le retrait est effectué à l’étranger et surtout considérant que l’Association n’a des activités qu’à Yellowknife et n’a des fournisseurs, pour l’essentiel, qu’à Yellowknife », a laissé tomber M. Roberge.
Contactée par Radio Taïga, l’ancienne directrice générale par intérim, Lisa Berthier, a réservé ses commentaires. « À ce moment, je n’ai pas d’autres commentaires à faire via les médias », a-t-elle simplement écrit dans un message électronique.
Au moment de la mise à pied de Mme Berthier, l’AFCY avait affirmé qu’elle entendait exiger le remboursement des dépenses personnelles qu’aurait effectuées l’ex-directrice. Selon M. Roberge la majeure partie des sommes détournées auraient été recouvrées quoiqu’il anticipe que certains montants seront difficiles à réclamer.
« C’est sûr que notre comptabilité et la sienne n’arrivaient peut-être pas de façon égale, a-t-il commenté. […] Certaines dépenses sont plus difficiles à attribuer ou à vérifier. Mais, essentiellement, oui, nous avons été remboursés pour la vaste majorité des sommes et c’est ce qui nous a permis de continuer les activités et de minimiser les impacts et les inconvénients de ce qui s’est passé. »
Assemblée générale
Alors que l’organisme s’affaire à mettre de l’ordre dans sa comptabilité, il ne lui est pas possible d’annoncer avec certitude quand une assemblée générale pourra être convoquée.
« Aussitôt qu’on aura les états financiers vérifiés en main, on émettra un avis de convocation », a indiqué le président, Jacques-Benoît Roberge.
Selon toute vraisemblance, l’assemblée générale aura lieu en mars 2020.
« La situation financière à l’AFCY, c’est sous contrôle, affirme M. Roberge. C’est serré. Nous avons eu l’occasion de faire deux étapes sur trois de vérifications des comptes. […] Avec le soutien d’un organisme partenaire [la Fédération franco-ténoise, NDLR] nous avons tout colligé les reçus, tout revérifié. Ça a été classé et ça a été envoyé à une comptable professionnelle qui, elle, a fait l’entrée de données dans le logiciel [de tenue de livres], si bien que notre firme de vérification comptable devrait avoir en main les documents prochainement. »
À ce point-ci, M. Roberge anticipe que l’organisme terminera son exercice financier avec un déficit d’environ 15 000 à 20 000 dollars.
Programmation
Le président précise que la programmation de l’organisme culturel ne sera pas affectée par ses ennuis.
En décembre, l’association a retenu les services de Jessica Payeur, qui a déjà agi à titre de coordonnatrice culturelle pour l’association dans le passé, pour assurer une permanence en l’absence d’une direction générale.
Dans les prochaines semaines, l’AFCY présentera notamment un concert dans le cadre du festival hivernal Snowking. L’artiste franco-albertain Cristian de la Luna, qui donne dans la musique d’inspiration latine, foulera la scène du château de neige le 6 mars. Le traditionnel brunch de cabane à sucre sera aussi maintenu.
Une offre d’emploi en vue de l’embauche d’une direction générale permanente ou d’une personne chargée de la coordination devrait être publiée prochainement.