Le projet du centre communautaire franco-ténois a suscité peu d’enthousiasme lorsqu’il a été dévoilé aux membres de la communauté, le mardi 11 février 2020, à l’édifice Northern United Place.
Cette dernière table ronde s’est tenue entre des acteurs du milieu communautaire francophone, des membres de la communauté et la firme d’ingénierie Stantec qui a été retenue pour préparer l’étude de faisabilité du projet. La présentation était assurée par l’architecte Rod Kirkwood.
Les plans du centre culturel francophone ont été révélés. Le nouveau bâtiment sera principalement un centre qui abrite et rassemble les organismes francophones de Yellowknife.
Un immeuble avec essentiellement des bureaux, et en son centre, un espace communautaire à usage multiple de dix mètres de diamètre.
Cette rencontre précède de près l’envoi des plans nécessaires à l’obtention des fonds de Patrimoine canadien. Cette subvention, en plus des gains obtenus par la vente de la maison bleue, amènera des fonds suffisants, aux dires de la directrice générale de la Fédération franco-ténoise, Linda Bussey, pour faire rouler le centre culturel francophone pour les cinq premières années.
Les plans soumis ont été réalisés en quatre jours seulement puisqu’un des trois terrains convoités pour le projet a été vendu entretemps. La conception du bâtiment a donc été repensée et refaite sur deux terrains et sur trois étages. Le capital de construction, quant à lui, s’est vu réduit de 25 à 15 millions de dollars, ce qui permet également de diminuer les fonds d’opérations des lieux. L’option avancée par M. Kirkwookd est de bâtir un bâtiment, de très haute qualité, qui sera entièrement écologique, avec des panneaux solaires, une chaudière à biomasse, entre autres, et accusera donc une très faible dépense énergétique. Les organismes francophones qui paient actuellement un loyer modique pour abriter leurs fonctions pourront voir ce loyer augmenter légèrement.
Il a aussi été mention du projet de détruire la maison bleue pour en faire un stationnement à trois ou quatre étages, besoin criant, semble-t-il, dans la Ville de Yellowknife. Le stationnement en hauteur serait une source de revenus certaine et durable pour aider au roulement des opérations du nouveau centre francophone. Quoi qu’il en soit, il serait bénéfique de vendre le terrain et de se défaire de la maison bleue, ou de la détruire plutôt que de la louer et d’avoir à l’entretenir.
Un espace multiusage
L’espace de rassemblement et d’évènements artistiques serait en fait un espace ouvert à multiusage à vocation non seulement culturelle, mais aussi commerciale. Ce lieu de forme circulaire, avec un diamètre de 10 mètres (30 pieds), qui peut accueillir une centaine de personnes, pourra être loué pour des évènements publics ou privés. Un café et une terrasse attenante seront aux côtés de la salle multiusage au rez-de-chaussée.
Les organismes communautaires francophones qui établiront leurs quartiers généraux dans ce bâtiment sont : la FFT, l’AFCY, le carrefour carrières des TNO, une clinique offrant un service médical en français, Services TNO, la Commission scolaire francophone des TNO, le centre de services intégrés, le CDÉTNO, L’Aquilon et Radio Taiga, qui auront fusionnés d’ici là.
Bien que troublé que le centre « communautaire » semble s’orienter plutôt vers un édifice de bureaux – un centre plus administratif que culturel –, un membre de la communauté, Michel Lanteigne, aime l’idée d’avoir tous les organismes sous un même toit. « Ça, en soi, c’est garant d’unité et de rassemblement pour les francophones », commente-t-il.
Un autre membre de la communauté, ancien directeur de la Fédération franco-ténoise, Jean de Dieu Tuyishime, dit demeurer sur sa faim quant au projet présenté. Plusieurs aspects du plan initial ont été abandonnés, rendant l’espace plus près d’un immeuble à bureaux que d’un centre culturel. Il regrette notamment l’évacuation de la dimension communautaire, un lieu qui pourrait susciter un sentiment d’appartenance, où il y aurait, par exemple, des repas communautaires toutes les semaines ou des évènements réguliers qui donneraient le gout d’y passer ses soirées. La cuisine des derniers plans ne serait pas assez grande pour ce genre d’évènements.
Cependant, il a été rappelé que rien n’était encore coulé dans le béton et que la réalisation rapide des plans ne veut pas dire que c’est une version finale. Ainsi des changements, en faveur des besoins et des désirs de la communauté, peuvent encore être effectués.